Opus Haute Définition e-magazine

Jean Sibelius

Symphonies N°5 et N°7. En Saga Op.9

Boston Symphony Orchestra. Sir Colin Davis (direction)

Pentatone PTC 5186 177, Codaex Distribution

Super Audio CD hybride stéréo/multicanal

Œuvre remaniée plusieurs fois, la symphonie N°5 en mi bémol majeur Op.82 de Jean Sibelius fut créée, dans sa troisième mouture, en 1919. En trois mouvements au lieu des quatre originels, elle s’inscrit dans un schéma nationaliste où le caractère héroïque n’est pas absent. Pour sa part, la symphonie N°7 en ut majeur Op.105 du compositeur finlandais « fut présentée après la première comme une « Fantaisie symphonique », comme le souligne David Gutman. Ne comptant qu’un mouvement, elle apparut à l’issue d’une période de sept ans au cours de laquelle Sibelius avait été dépendant de l’alcool. Quoi qu’il en soit, sa composition ne montre aucun signe d’usure. La symphonie N°7 est héroïque mais de manière superficielle seulement, l’optimisme conventionnel des premières œuvres ayant été abandonné au profit d’une sorte de panthéisme stoïque. Airs et accompagnement sont à peine perceptibles ; l’argument est ponctué par des archétypes beethovéniens sibyllins plutôt que par les vastes mélodies d’autrefois ». Regroupant les symphonies N°5 et N° 7 ainsi que le poème symphonique « En Saga », l’enregistrement quadriphonique rendu ici dans sa vérité sonore, grâce à la technologie DSD, est une merveille qui ne semble pas vouloir prendre une ride. Colin Davis et l’orchestre de Boston offraient en 1975, une version des symphonies tout simplement inspirée, avec le petit plus indéfinissable qui aujourd’hui encore passionne et passionnera toujours. Un grand moment.

Jean-Jacques Millo

Revised several times, Jean Sibelius’ Symphony N°5 in E flat major Op.82 was first performed, in its third version, in 1919. In three movements instead of the original four, it is nationalist and heroic. As for the Finnish composer’s Symphony N°7 in C major Op.105, it “was presented after its first performance like a “Symphonie Fantastique”, as David Gutman points out. “In just one movement, it premiered after a period of seven years in which Sibelius suffered from alcoholism. That said, the piece shows no signs of Sibelius’ being burnt out. Symphony N°7 is heroic, but only superficially. The conventional optimism of his first works has here been abandoned for a sort of stoic pantheism. Airs and accompaniment are barely perceptible. The development is punctuated by sibylline Beethoven-like archetypes instead of by the vast melodies of earlier years.” Bringing together Symphonies N°5 and N° 7 as well as the tone poem En Saga, the quadraphonic recording delivers the whole truth, sonically speaking, and nothing but, thanks to DSD technology. It is an ageless marvel. Colin Davis and the Boston Symphony Orchestra, in this recording dating from 1975, offer us interpretations that are quite simply inspired, with that little something extra that excites us still today, as it did yesterday. A great moment.

Translation Lawrence Schulman

Disponible surCodaex
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