Né en 1934 à Aderny en France, Vinko Globokar vit aujourd’hui en Slovénie où il commença sa carrière en tant que musicien de Jazz. Au Conservatoire National Supérieur de Paris, il se tourne alors vers le trombone qu’il étudie avec André Lafosse avant de décrocher le premier prix de trombone et de musique de chambre. C’est avec René Leibowitz qu’il étudia la composition, puis plus tard, avec Luciano Berio. Ainsi, il devint le créateur de nombreuses partitions pour trombone comme notamment celles de Berio, Mauricio Kagel, Stockhausen, Leibowitz, Louis Andriessen ou encore Jürg Wyttenbach et Toru Takemitsu. Auteur d’une bonne centaine d’œuvres dans les domaines de la musique de chambre, de la musique de théâtre et de la musique pour orchestre, Vinko Globokar donne ici à entendre deux partitions récentes. « L’Ange de l’Histoire », trilogie pour deux groupes d’orchestre, deux chefs d’orchestre, bandes enregistrées, déformations par l’électronique live du son de l’orchestre et deux samplers, datant de 2000-2004, et « Les Otages » pour orchestre symphonique datant de 2003. « Un jour, j’ai lu dans le journal un article sur les otages, précise le compositeur. J’ai alors décidé de composer là-dessus une fiction musicale. L’histoire ne compte pas ; elle est, hélas, quotidienne. J’ai donc prié mon ami italien, le poète et écrivain Edoardo Sanguineti, d’écrire un poème sur ce thème (une fiction également). C’est tout ce que je souhaite dire à propos de ce morceau ». La musique de Vinko Globokar semble échapper à toute classification tant elle s’imprègne à la fois du domaine vocal, orchestral, théâtral et sonore, sans oublier la part non négligeable du traitement acoustique et électronique du son. Elle est un univers à part entière à l’austérité assumée. Un véritable monde sonore dans lequel la voix offre un souffle nécessaire et salvateur.

Jean-Jacques Millo

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