Yannick Nézet-Séguin, jeune chef trentenaire, est une figure montante de la direction d’orchestre. Son travail l’amène au pupitre des plus grandes formations comme notamment l’orchestre de la Staatskapelle de Dresde, l’orchestre national de France, l’orchestre philharmonique royal de Stockholm, l’orchestre symphonique de Birmingham ou encore l’orchestre national du Capitole de Toulouse. Il est également le remplaçant de Valery Gergiev à la tête de l’orchestre Philharmonique de Rotterdam. Après un enregistrement de la symphonie N°7 de Bruckner, voici donc la neuvième. Avec des tempos retenus, et malgré un travail indéniable sur les couleurs, les timbres et les phrasés, la direction du jeune chef voudrait faire rimer lenteur avec profondeur. Mais comme l’écrivait Benoit Duteurtre dans son remarquable ouvrage « Requiem pour une avant-garde », la profondeur musicale est tout autre chose. « Elle éveille, par l’émotion du jeu sonore, qu’il soit « lourd » ou « léger », le sentiment d’une vérité magnifique ; et cette vérité demeure indissociable de la figure sonore, qu’elle exige de retrouver chaque fois. Elle conjugue le corps et la pensée dans cette unité qui est le propre de l’art : elle est ce moment où l’harmonie devient déchirement, la géométrie ivresse, le chant mélancolie ». Pour une version de référence de la symphonie N°9 sur support SACD, mieux vaut se tourner vers Gunther Wand (RCA BVCC 34149) disponible sur Internet au Japon.

Jean-Jacques Millo

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