Aujourd’hui, on ne compte plus les transcriptions de la célèbre œuvre de Jean-Sébastien Bach. Et pour justifier son approche, Jürg Dähler, l’altiste du Trio de Chambre Suisse, argumente en disant : « Qu’il s’agisse de trio à cordes, de clavecin ou de piano, les Variations Goldberg ne peuvent être appréhendées avec de simples notions telles que « style d’interprétation » ou « fidélité à l’œuvre ». Le caractère et la valeur d’une interprétation n’ont communément que peu à voir avec des questions de « justesse stylistique » et de « timbre » de l’instrument choisi, quand bien même la critique, et parfois aussi la musicologie, ont plaisir à manier les paramètres quantifiables, et aisément saisissables, de ce genre de concepts. Les questions que soulèvent les finesses d’articulation ni notées ni notables, le phrasé interne de certains sons ou groupe de sons, le choix du tempo et le « rubato » intérieur avec l’ « inégal » typique, l’application de techniques de jeu spécifiques et enfin, l’imagination artistique des interprètes, remettent toujours à l’ordre du jour les notions de bon et de mauvais… ». Jouant sur instruments d’époques, le Trio de Chambre suisse donne une vision sereine et profondément chaleureuse de la partition du cantor de Leipzig. Sans ostentation aucune, la fluidité de leur jeu, combinée avec une prise de son remarquable dans laquelle chaque timbre retrouve sa vérité, donne à l’ensemble un caractère à la fois intime, voire sensuel. Voici donc une vision des Variations Goldberg qui ne manque pas d’intérêt. Avis aux amateurs…
Jean-Jacques Millo Disponible sur | |
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