Créé à l’opéra de Paris le 28 juin 1841, Giselle est l’un des ballets les plus connus au monde, fruit de la collaboration entre les librettistes Vernoy de Saint-Georges et Théophile Gautier, le compositeur Adolphe Adam et les décorateurs Pierre Ciceri et Paul Lormier. La chorégraphie est signée Jean Coralli et Jules Joseph Perrit. La source d’inspiration vient de Heine qui dans « De l’Allemagne » raconte la légende des Wilis, jeunes vierges mortes avant le jour de leurs noces, qui resurgissent de leurs tombes la nuit et, guidées par leur reine Myrtha, entraînent leurs fiancés infidèles dans une danse fatale près des marais en bordure des forêts. Onirisme gothique, féerie fantastique, et amour impossible, Giselle concentre tous les sujets de la sensibilité romantique. Giselle, éprise en vain du bel Albrecht (il a caché son identité et il est le duc de Silésie fiancé à la fille du duc de Courlande), sait pardonner et sauver celui qui était condamné par ce rituel satanique et délirant...Si la musique d’Adam n’est pas follement inventive, nous avons ici une fort belle interprétation. Il faut dire que les danseurs et danseuses sont remarquables, que ce soit Laetitia Pujol, Nicolas Le Riche, Marie-Agnès Gillot ou Wilfried Romolli. Paul Connely, à la tête de l’orchestre national de Paris, dirige tout cela avec brio. Pour une fois, les décors et même l’éclairage sont magnifiques et s’ils sont classiques, il n’en reste pas moins qu’ils sont fins, étudiés et éblouissants, ce qui est tout de même assez rare par les temps qui courent. Une réussite donc.

Yannick Rolandeau

First performed at the Paris Opéra on June 28, 1841, Giselle is one of the world’s most well-known ballets, the fruit of the collaboration of librettists Vernoy de Saint-Georges and Théophile Gautier, composer Adolphe Adam and set designers Pierre Ciceri and Paul Lormier. The choreography was signed Jean Coralli and Jules Joseph Perrit. Based on Heine’s “From Germany”, it tells of the legend of the Wilises, young virgins who die just before the day of their weddings, who rise from their tombs at night and, guided by their queen Myrtha, lead their unfaithful fiancés to a fatal dance near the swamps at the edge of the forest. Gothic fantasizing, fantastic fairyland, impossible love: Giselle unites all the subjects of romantic sensibility. Giselle, hopelessly smitten of the handsome Albrecht (he has hidden his identity and in fact is the Duke of Silésie engaged to the daughter of the Duke of Courlande), knows how to forgive and save he who was condemned by this satanic and delirious ritual… While Adam’s music is not all that inventive, this is a still a wonderful performance. It must be said that the male and female dancers are remarkable, namely Laetitia Pujol, Nicolas Le Riche, Marie-Agnès Gillot or Wilfried Romolli. Paul Connely, leading the Orchestra National de Paris, conducts all with brio. For a change, the sets and even the lighting are magnificent. However classic, they are still delicate, studied and stunning, which is rather rare nowadays. A great success.

Translation Lawrence Schulman

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