La Symphonie N°1 « Le Printemps » de Robert Schumann vit le jour durant l’année 1841, inspirée par les œuvres de son ami Félix Mendelssohn. C’est d’ailleurs ce dernier qui assura la direction de la première au Gewandhaus de Leipzig après que Schumann confia à sa plume : « J’ai terminé une œuvre (du moins dans les grandes lignes) avec laquelle je suis totalement en paix mais qui m’a également laissé entièrement exténué. Imaginez une symphonie complète – et pour faire bonne mesure une symphonie de printemps – je peux moi-même à peine croire qu’elle est terminée… ». La Symphonie N°2 dont la genèse fut pour le moins chaotique, peut-être à l’image de la défaillance mentale du compositeur, vit sa création en 1846. Franz Steiger, dans la notice du livret d’accompagnement explique qu’en « 1841, après sa première symphonie, Schumann suivit une direction radicale dans la première version de sa symphonie N°4, Opus 120, en ré mineur qui, à l’origine, était la N°2. Ici, la pensée cyclique est portée à son achèvement absolu, les mouvements étant reliés les uns aux autres en un tout organique par le biais de passages coordonateurs. Schumann décida dix ans plus tard de procéder à un remaniement fondamental de l’œuvre, qui devint ainsi la Symphonie en do majeur, Opus 61, composée en 1845, et qui est aujourd’hui connue comme sa deuxième symphonie (bien qu’il s’agisse chronologiquement parlant de la troisième, après celle en si majeur et avant celle en sol majeur) ». A la tête de l’orchestre philharmonique Tchèque, Lawrence Foster livre ici une vision inspirée des deux premières symphonies du compositeur allemand. Dans une approche hédoniste, son discours musical creuse le « verbe » schumannien avec une rare profondeur et ses phrasés amples et généreux offrent à l’ensemble des œuvres un écrin des plus précieux. Une belle réussite…
Jean-Jacques Millo Disponible sur | |
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