La symphonie N°4 en la mineur Op. 63 de Jean Sibelius eut un accueil des plus désastreux lors de la première donnée le 3 avril 1911 à Helsinki sous la baguette du compositeur. L’œuvre « marque une nouvelle rupture avec la symphonie précédente, précise François-René Tranchefort. La partition est le fruit d’une période de doutes du compositeur, - à la fois sur lui-même (on a dû l’opérer d’un cancer de la gorge en 1908), sur l’avenir de son œuvre (qu’il estime alors « en réaction contre les tendances modernes »), et sur le futur de toute création musicale ». Datant de 1919, la troisième version de la symphonie N°5 en mi bémol majeur Op. 82 que nous retrouvons ici est une œuvre d’un tout autre ton que la quatrième. Elle s’inscrit dans un contexte politique (indépendance de la Finlande), qui la rend beaucoup plus lyrique. Quant au tableau symphonique Finlandia Op.26, il fut considéré, en son temps, comme un second hymne national contre l’occupation russe. Vladimir Ashkenazy poursuit sa nouvelle intégrale des symphonies de Sibelius avec bonheur. Ce nouveau volume offre une vision interprétative à la fois originale et fascinante notamment par un jeu de couleurs finement exploité. Inspirée, porteuse d’un souffle indéniable, cette dernière reflète surtout le poids d’une maturité bienvenue, pour notre plus grand plaisir.
Jean-Jacques Millo Disponible sur | |
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