Quelle étrange représentation ! Cela commence plutôt mal pour cette pie voleuse… car l’orchestre est assez terne pour traduire la finesse et la légèreté de la musique de Rossini. L’histoire met en scène Ninnetta, une servante dont le père est soldat dans l'armée. Son maître, Fabrizio, a un fils nommé « Gianetto » qui, lui aussi, est soldat. Ninnetta est contente puisque Fabrizio, à l'arrivée de son fils, la lui donnera en mariage. La réjouissance se transforme en tragédie lorsqu'on découvre qu'une cuillère avec les initiales de Fabrizio a été volée et que Ninnetta est immédiatement accusée… avant que l'on découvre le couvert dérobé... dans le nid d'une pie sans scrupules. Opéra en deux actes, sur un livret de Giovanni Gherardini, d'après d'Aubigny et Caignez (La Pie voleuse, 1815), fut créé le 31 mai 1817 à la Scala de Milan. Ce qui surprend ici tout d’abord, ce sont les décors, assez art contemporain comme ces grands tubes perchés en hauteur et dont on se demande en vain à quoi ils peuvent bien servir. Inutile d’insister devant les bizarreries des décorateurs et des metteurs en scène qui s’ingénient à étaler leur ego plutôt que de nous faire vivre l’auteur qu’ils prétendent servir. A la fin, on se détourne presque de la musique et de l’opéra pour se poser la question : à quoi servent ces grands tubes ? On ne serait donc pas très enthousiastes devant tout cela si les interprètes, fort heureusement, ne s’en sortaient pas un peu mieux. Mais comment les juger avec sérénité devant les incessantes perturbations visuelles et scéniques ?
Yannick Rolandeau Disponible sur | |
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