En 1951, Hans Werner Henze place l’action à Paris, le Paris de Saint- Germain-des-Prés. Le choix se porte sur le roman de Walter Jockisch « Boulevard Solitude », transposition au XXème siècle de la célèbre « Histoire du Chevalier Des Grieux et de Manon Lescaut » de l’abbé Prévost. Grete Weil en écrit le livret. L’œuvre, en sept scènes, est structurée en forme d’arcade. Les trois premières scènes décrivent la rencontre des amants, leur vie heureuse. Les trois dernières relatent la descente aux enfers de l’étudiant Des Grieux. Au centre, un tableau consacré à la Sorbonne donne à l’œuvre un caractère intello. Les sept scènes sont reliées par des intermèdes orchestraux. Le décor de Tobias Hoheisel est très beau mais décalé par rapport à l’oeuvre. Pour une fois, voici une œuvre « moderne » avec des décors anciens ! La mise en scène de Nikolaus Lehnhoff est soignée mais très statique ou avec une grande quantité de figurants qui brouille la compréhension du spectacle. D’autant que les interprètes ne sont pas spécialement bouillonnant d’énergie. Le personnage de Lilaque, le père (Hubert Delamboye) est traité sur un mode comique, ce qui désorganise les rapports entre les autres personnages et notamment Des Grieux (Pär Lindskog) et Manon Lescaut (Laura Aikin). Néanmoins, le chef Zoltán Peskó défend la partition avec beaucoup de talent. Une œuvre intéressante, soignée mais assez déséquilibrée. A découvrir.
Yannick Rolandeau |