Opus Haute Définition e-magazine

John Cage

Seven. Quartets I-VII

Orchester Jakobsplatz Munchen. Daniel Grossmann (direction)

NEOS 10720, Codaex Distribution

Super Audio CD hybride stéréo/multicanal

Disons-le d’emblée, ce SACD est une petite merveille. Avec une prise de son idéale, à la fois en stéréo et en multicanal, il offre à la musique inspirée de John Cage (1912-1992) un écrin indispensable. Le programme s’ouvre avec « Seven », pièce d’une vingtaine de minutes datant de 1988, pour flûte, clarinette, percussion, piano, violon, alto et violoncelle, donnant de l’improvisation une image unique dans laquelle sept musiciens sont libres de leur action. « Il ne s’agit en aucun cas de musique aléatoire, précise Daniel Grossmann, et pourtant, chaque interprétation est unique. Cette unicité constitue un concept central chez John Cage. Ce n’est que comme ça qu’il ressentait sa musique comme vivante ». « Quartets I-VII » pour 24 instruments dont la composition remonte à l’année 1976 pour commémorer le bicentenaire des Etats-Unis d’Amérique, se base sur huit chorals américains transformés par le compositeur qui déclarait alors dans un entretien : « Je voudrais faire un cirque plein de musique, comme on aurait pu l’entendre dans ce pays en 1776. Mais je me heurte d’ores et déjà à des sentiments conservateurs. Car, de tous les arts, la musique était celui qui essayait d’attirer l’attention des gens sur une certaine chose. Beaucoup de musique de cette époque était ce qu’on pourrait appeler « sacrée ». C’était la musique d’église. Et les gens pensent que je commets un sacrilège si j’en joue deux ou trois morceaux en même temps. Ils refusent donc de coopérer. C’est le problème dans notre pays : les sentiments qui ont aidé à exister ne soutiennent plus, excepté quelques individus. Et ceux-là ne peuvent rien contre le poids des institutions ». Daniel Grossmann et son orchestre de Munich rendent ici un hommage vibrant au compositeur californien, en invitant l’auditeur à partager une musique accessible dans laquelle l’émotion est au rendez-vous.

Jean-Jacques Millo

First and foremost, this SACD is a small gem. Wonderfully recorded in both stereo and multicanal, it offers John Cage’s (1912-1992) music an indispensable setting. The program opens with “Seven”, a 20-minute piece dating from 1988, for flute, clarinet, percussion, piano, violin, viola and cello, giving improvisation a unique image in which seven musicians are free to do as they please. “This is in no way random music,” states Daniel Grossmann, “and yet, each interpretation is unique. This uniqueness constitutes a central concept in John Cage. It is only thus that he felt his music was alive.” “Quartets I-VII” for 24 instruments, composed in 1976 to commemorate the United States’ bicentenary, is based on eight American chorals transformed by the composer, who at the time declared in an interview: “I would like to create a circus full of music, as could have been heard in this country in 1776. But, I am already up against conservative feelings. For, of all the arts, music was the one which tried to attract people’s attention to one thing. Much of the music of the time was what could be called “sacred.” It was church music. And people think I am sacrilegious by playing two or three pieces at the same time. They therefore refuse to cooperate. That is the problem in our country: feelings that helped people live no longer do, except for a few, who are helpless opposite the weight of the institutions.” Daniel Grossmann and his Munich orchestra pay a vibrant tribute here to the California composer by inviting the listener to share this moving music that anyone can approach.

Translation Lawrence Schulman

Disponible surCodaex
Visuel