Composée en 1899, la première symphonie de Jean Sibelius est l’œuvre d’un jeune homme de trente-quatre ans. Encore empreinte de classicisme, la partition montre également « des émancipations très personnelles, sinon pleinement originales : l’œuvre, impétueuse, est traversée d’orages romantiques, avec ses fréquents changements de climat, ses ruptures de ton qui seront caractéristiques de l’art sibélien », précise le musicologue François-René Tranchefort. L’œuvre fut créée à Helsinki la même année, sous la direction du compositeur. La symphonie N°3 en ut majeur Op. 52 dont la création eut lieu en 1907, toujours à Helsinki et également sous la direction du compositeur, est dédiée au collègue anglais de Sibelius, Granville Bantock. L’œuvre renonce à tous débordements romantiques et fait la part belle à une sérénité riche en couleurs. « Ici domine une impression de lumière et de clarté…, on respire comme un parfum d’idylle champêtre » souligne Marc Vignal. Quant à la suite pour orchestre « Rakastava » Op. 14, c’est une œuvre de jeunesse composée à l’origine pour chœur d’hommes. Elle est ici transcrite pour orchestre à cordes. Vladimir Ashkenazy n’a jamais cessé d’interroger la musique de Sibelius et cette fois, le poids de la réflexion a porté ses fruits. Cet enregistrement des symphonies N°1 et N°3 est un petit miracle d’équilibre, d’inventions et de souffles bienvenus. Le tout, porté par un sens des couleurs idéal. En pur DSD, la prise de son restitue pleinement le timbre des pupitres de l’orchestre philharmonique de Stockholm pour un plaisir encore plus grand. Une splendeur.
Jean-Jacques Millo
Composed in 1899, Jean Sibelius’ first symphony is a work by a young man of thirty-four. Still classic in style, the score also shows “very personal liberties that are fully original: the work, impetuous, is marked by romantic outbursts throughout, with its frequent changes of atmosphere, its tonal ruptures that will characterize Sibelius’ art”, states musicologist François-René Tranchefort. The work was first performed in Helsinki, under the composer’s direction, the same year it was written. Symphony N°3 in C major Op. 52, first performed in 1907, again in Helsinki and again under the composer’s baton, is dedicated to Sibelius’ English colleague, Granville Bantock. It abandons all romantic excess and instead favors a serenity rich in color. “An impression of light and clarity prevail here…, one inhales a perfume of halcyon idyll,” emphasizes Marc Vignal. Insofar as the orchestral suite “Rakastava” Op. 14, it is an early work first composed for male chorus. It has here been transcribed for string orchestra. Vladimir Ashkenazy has never stopped examining Sibelius’ music, and this time the force of reflection has paid off. This recording of Symphonies N°1 and N°3 is a small miracle of balance, invention and fresh air. All is bolstered by a perfect sense of color. In pure DSD, the recording fully restitutes the sound of the Stockholm Philharmonic Orchestra’s musicians for an even more pleasurable experience. A splendor!
Translation Lawrence Schulman Disponible sur | |
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