Oratorio en trois actes, Judas Maccabaeus de Haendel fut composé sur un livret de Thomas Morell et créé à Londres en 1747. En rupture de ton avec les oratorios précédents, l’œuvre offre une « intrigue réduite à sa plus simple expression (issue du Livre des Maccabées et des Antiquités de Flavius Josèphe), souligne Raphaëlle Legrand. Elle sert de prétexte à l’exaltation belliqueuse et patriotique, de même que les personnages, peu caractérisés, ne sont que des porte-parole. Haendel ne cherchera donc pas à suivre l’évolution psychologique d’un héros, comme dans Samson, ou à soutenir la tension dramatique, comme dans Belshazzar. Il brossera des sentiments collectifs simples et violents (deuil, ardeur guerrière, frayeur, piété, ivresse de la victoire) dans de vastes ensembles, « mis en scène » par une orchestration puissante et efficace ». L’enregistrement de l’ensemble Barucco que dirige Heinz Ferlesch est une belle surprise. Capté en concert en novembre 2006 dans la grande salle de Konzethaus de Vienne, il surprend tout d’abord par une prise de son chaleureuse, légèrement réverbérée, n’écrasant pas les voix. La direction alerte, dénuée de lourdeur de Ferlesch offre le meilleur soutien aux chanteurs, dont il faut souligner l’unité stylistique d’un bout à l’autre de la partition. Avec un ensemble choral pleinement investit, ce double SACD vaut le détour.
Jean-Jacques Millo Disponible sur | |
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