Les Maîtres Chanteurs de Nuremberg est un opéra qui fut créé en 1868. Septième des dix opéras de maturité de Wagner dans l'ordre d'achèvement, il est le seul à être une comédie. C'est également le seul à s'inscrire dans un contexte historique et géographique précisément situé plutôt que dans un cadre mythique ou légendaire. Durant près de cinq heures, avec les entractes, c'est l'un des plus longs opéras parmi ceux régulièrement joués aujourd'hui. L’action se situe à Nuremberg au XVIe siècle. Wagner s’est inspiré du poème dramatique de Johann Ludwig Deinharstein, Hans Sachs, et de l’opéra comique de Lortzing également intitulé « Hans Sachs », ainsi que de deux nouvelles de E. T. A. Hoffmann extraites des Frères de Saint-Sérapion, « Maître Martin le tonnelier et ses ouvriers » et « Signor Formica ». L’histoire est celle d’Eva, fille du riche bourgeois Veit Pogner, et Magdalene, sa nourrice qui assistent à la messe. Walther von Stolzing, jeune chevalier, regarde Eva, qu'il a rencontrée la veille dans la maison de son père. Ils sont tombés éperdument amoureux l'un de l'autre. Mais Walther apprend qu'elle est promise au gagnant du concours de chant, qui se tiendra le lendemain, et lui-même ignore tout de cet art. Voici une version luxueuse et réussie enregistrée en 1999 au festival de Bayreuth entre le 21 et 30 juin dans une mise en scène de Wolfgang Wagner, fils de Siegfried et Winifred Wagner, petit-fils de Richard Wagner. On a déployé les grands moyens et l’enregistrement est fastueux, les décors impressionnants (jouant beaucoup sur la pierre) et ne se passant heureusement pas dans le garage d’une banlieue déglinguée ou une clinique chic de Neuilly sur Seine. Les interprètes, face à la difficulté et à l’ampleur du chant wagnérien, s’en tirent remarquablement bien, notamment Robert Holl dans le rôle de Hans Sachs ainsi que Emily Magee dans celui d’Eva. Andreas Schmidt est aussi superbe et l’on ne peut que louer la direction orchestrale de Daniel Barenboim dont on saisit d’emblée la vigueur et la force dès l’ouverture.
Yannick Rolandeau The Mastersingers of Nuremberg
The Mastersingers of Nuremberg was created in 1868. Seventh of Wagner’s ten full-grown operas by order of completion, it is the only one that is a comedy. It is also the only one placed in an exact historic and geographic context rather than in a mythical or legendary setting. At nearly five hours with intermissions, it is one of the longest operas among those regularly performed today. It takes place in 16th century Nuremberg. Wagner based his work on Johann Ludwig Deinharstein’s dramatic poem “Hans Sachs”, Lortzing’s comic opera, also entitled “Hans Sachs”, as well as two short stories by E.T.A. Hoffmann, “Master Martin the copper-smith and his workers” and “Signor Formica.”, both from The Brothers from Saint-Sérapion. The story is about Eva, the daughter of the rich bourgeois Veit Pogner, and Magdalene, her nanny who attends mass. Walther von Stolzing, the young chevalier, beholds Eva, whom he had met the day before in her father’s house. They fall hopelessly in love. But Walther learns that she has been promised to the winner of a singing contest that will take place the next day, and he knows nothing about the art. Here is a luxurious and successful version recorded in 1999 at the Bayreuth Festival between the 21st and 30th of June under the staging of Wolfgang Wagner, who is the son of Siegfried and Winifred Wagner and grandson of Richard Wagner. All the stops were pulled out for the production, which does not take place in the garage of some beat-up suburb or in a chic Neuilly-sur-Seine clinic. The recording is sumptuous and the sets impressive (using a good deal of stone). The singers, in view of the difficulty and amplitude of Wagnerian singing, pull it off remarkably well: among others, Robert Holl in the role of Hans Sachs and Emily Magee in the role of Eva. Andreas Schmidt is also superb, and one can only laud the orchestral direction of Daniel Barenboim, whose enthusiasm and force is discernable starting from the overture.
Translation Lawrence Schulman |