Il y a quelques temps (voir Opus Haute définition N°16) sortait une version d’Othello de Verdi par Riccardo Muti avec Placido Domingo. Version flamboyante tellement, ce dernier était comme survolté. Le voilà qui remet le couvert, si l’on ose dire, mais cette fois-ci avec le grand chef d’orchestre Sir Georg Solti et Kiri Te Kanawa dans le rôle de Desdémone. Une fois de plus, cette version enregistrée en 1992 sort largement du lot et démontre que Placido Domingo est, une fois de plus, idéal dans le rôle, aussi bien physiquement que vocalement. Présence imposante, voix bouleversante, on ne doute pas un seul instant que cet homme soit jaloux, et sacrément jaloux. Là encore, si on pouvait en douter, cet homme sait jouer, il connaît parfaitement le rôle et sait donner toute l’implication qu’il requiert. C’est parfois même franchement inquiétant tant le regard de Domingo est mauvais, et que son œil transpire la fièvre de la jalousie. Face à lui, Kiri Te Kanawa est une Desdémone émouvante. Sir Georg Solti mène son orchestre avec une grande force et une vigueur impressionnantes, lui insufflant comme un feu glacé. Et pour ne rien gâcher, les décors, bien qu’imposants, s’insèrent fort bien dans le spectacle. Bref, on y croit du début à la fin ! Et une nouvelle version en DVD de l’opéra de Verdi qui va être difficile de surpasser.

Yannick Rolandeau

A while back (see Opus Haute Définition N°16) a version of Verdi’s Othello by Riccardo Muti with Placido Domingo was released. Flamboyant and highly charged as that was, this version, under the direction of the great conductor Sir Georg Solti, with Kiri Te Kanawa in the role of Desdémone, does it again. Like the Muti, this version, recorded in 1992, is as exceptional, and demonstrates that Placido Domingo is once again physically and vocally ideal in the role. Having an imposing presence and a moving voice, Domingo leaves no doubt he is jealous, extremely jealous. Once again, if one had any doubt about his acting skills, one need no more: he knows the role perfectly and knows all the subtleties it requires. His steely gaze is frankly frightening at times as his eyes glow with the fever of jealousy. Opposite him, Kiri Te Kanawa is a moving Desdémone. Sir Georg Solti leads the orchestra with great force and impressive vigor, breathing new life on it like icy fire. Better yet, the sets, while imposing, serve the production well. In all, the production is convincing from beginning to end. This new DVD version of Verdi’s opera is going to be difficult to surpass.

Translation Lawrence Schulman

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