Datant de 1975, cet enregistrement quadriphonique nous replonge dans l’âge d’or du bel canto. Mozart et Rossini sont à l’honneur ici avec des arias tirées du Barbier de Séville, d’Otello, de La Cenerentola ou encore des Noces de Figaro, de La Clémence de Titus et de Don Giovanni. La mezzo-soprano, Frederica von Stade, alors âgée de trente ans, nous offrait là un récital de beauté et de poésie vocales comme on n’en trouve plus guère aujourd’hui. Avec une large palette de coloris, un style naturel bien affirmé et un timbre d’une grande sensualité, la jeune chanteuse parvenait, au-delà de la musique, à offrir l’image d’une prestation exemplaire dont le compositeur sortait vainqueur, sans être inutilement écrasé par une virtuosité excessive voire gratuite. Car Hélas, cela arrivera une quinzaine d’années plus tard avec des artistes surmédiatisés. Edo de Waart dirigeant l’orchestre philharmonique de Rotterdam accompagnait la grâce même avec un peu trop de retenue et de timidité, créant ainsi un décalage entre la prestation vocale et instrumentale. Mais le résultat possède toujours sa magie et son pouvoir d’envoûtement. Pour tous les amoureux de beau chant, ce Super Audio CD est comme un rêve. Jean-Jacques Millo |