Camille Saint-Saens (1835-1921), Léon Boëllmann (1862-1897), César Franck (1822-1890), trois compositeurs pour un programme dédié à la sonate pour violoncelle au cœur du romantisme français. « Juxtaposition inédite, comme le précise Pierre-Emile Barbier, de ces sonates signées d’organistes français à la fin du XIXème siècle alors que le chromatisme à la manière de Tristan commençait à provoquer rejet ou renouveau chez ces maîtres appartenant encore à l’ère romantique ». Publiée en 1873, la Sonate N°1 pour violoncelle et piano en ut mineur Op. 32 de Camille Saint-Saëns témoigne de l’engouement subit du compositeur pour l’instrument à cordes. D’une profondeur au dramatisme affiché, l’œuvre se veut sombre et sans concession. La Sonate pour violoncelle et piano en la mineur Op. 40 de Léon Boëllmann est une pièce virtuose dont la date de composition imprécise se situe vers 1897, l’année de la disparition du compositeur organiste. La Sonate pour violoncelle et piano en la majeur de César Franck d’après l’original pour violon et piano, dont la composition remonte à l’année 1886, est un véritable chef-d’œuvre comme la musique de chambre française du XIXème siècle en compte peu. Avec brio, délicatesse et une ferveur communicative, le duo, Ivan Klansky au piano et Michal Kanka au violoncelle, défend magnifiquement ces pages. Avec des phrasés aux inflexions subtiles, le jeu des musiciens emporte, sans conteste, l’adhésion.
Jean-Jacques Millo |