Né en Roumanie en 1967, Dan Dediu apprend le piano à Bucarest avant d’étudier la composition avec Stefan Niculescu et Dan Constantinescu à l’Université de Musique de Bucarest également. Puis, c’est à Vienne, auprès de Francis Burt qu’il poursuit ses études, avant de recevoir, en 1991, le premier prix au Concours International des Compositeurs « George Enescu ». L’enregistrement qui nous occupe ici, regroupe ses pièces pour piano composées entre 1996 et 2006. Le programme s’ouvre avec Idyllen und Guerrillen Op. 76 datant de 1998 pour quatre mains. Vient ensuite The Grasshopper Op. 112 de 2006 pour la main gauche, puis, tirés du cycle Lévantiques Op. 64 datant de 1997, trois pièces intitulées respectivement Bêtes nostalgiques, Le vent du Transylvanie et Rock’n’roll des Bogomiles. Le disque s’achève avec la Sonate N°4 Op. 60 de 1996 et Les barricades mystérieuses – reloaded de 2006. Le langage musical de Dan Dediu pourrait être apparenté à un kaléidoscope dans lequel surgirait l’image d’un brassage musical multiculturel. « Un univers des illusions, nous dit Thomas Beimel, un monde postnéoclassiciste de rêves tout en couleurs. Là, passé et présent s’enchevêtrent en un lieu magique et utopique où le temps est suspendu, animé des ombres de personnages féminins de la littérature du monde ». Faisant références notamment au Jazz, la musique pour piano de Dan Dediu utilise également l’instrument comme percussion, au premier sens du terme. Et, en définitive, l’impression que laisse cette heure musicale n’est pas sans nostalgie pour un passé qui semble, à la fois omniprésent et décousu. A découvrir.

Jean-Jacques Millo

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