Opus Haute Définition e-magazine

R. Strauss

Discovering Masterpieces : Une symphonie alpestre

Staatskapelle Dresden. Giuseppe Sinopoli (dir)

EuroArts 2056138, Harmonia Mundi Distribution

DVD stéréo / DTS

Le procédé est maintenant bien connu et voilà sans doute l’un des meilleurs DVD de la série avec une bonne étude de l’œuvre de Richard Strauss en même temps qu’une excellente interprétation par le chef d’orchestre et compositeur Giuseppe Sinopoli (1946-2001). Il faut croire que l’oeuvre inspire les commentateurs et en quelques lignes, on nous brosse un riche portrait de cette symphonie alpestre qui s’inscrit dans le mouvement romantique et pastoral. Richard Strauss était un homme féru de montagnes : il acquiert dès 1908 une villa à Garmish dans les Alpes bavaroises et il y vécut jusqu'à sa mort. Sa Symphonie alpestre est très descriptive comme l'atteste les sous-titres des différentes parties : on peut y entendre l'appel des cors alpins, différents oiseaux aux vents, les flots tumultueux du torrent aux cordes, jusqu'aux tintements des clochettes d'un troupeau dans le pâturage. Sa musique décrit chronologiquement une randonnée jusqu'au sommet et à l'arrivée de la nuit. Richard Strauss emploie des instruments inhabituels dont une machine à vent dans les percussions, un heckelphone, espèce de hautbois au registre plus grave, ou des aérophones, dispositifs permettant de tenir une note prolongée aux vents. Donc, on n’en reste pas seulement à la biographie et on s’intéresse beaucoup plus à l’œuvre. L’intervention de l’auteur et journaliste Habakuk Traber y est pour beaucoup car il explicite les motifs, en joue même certains au piano, indique les différents stades du programme musical, les multiples références de l’œuvre notamment au poème Manfred de l’écrivain Lord Byron, au philosophe Nietzsche (le musicien lui-même fait référence dans son journal à l’Antéchrist en référence avec l'ouvrage du philosophe) et bien sûr à Beethoven dont le passage de sa cinquième symphonie est cité, Beethoven ayant développé ce côté pastoral. Bref, une réussite.

Yannick Rolandeau

Discovering Masterpieces. An Alpine Symphony

The procedure is now well-known. Without a doubt, here is one of the best DVDs of the series with an impressive study of the work of Richard Strauss, as well as an excellent version by conductor and composer Giuseppe Sinopoli (1946-2001). It is clear that the work has inspired commentators, and in a few lines a rich portrait is painted here of this alpine symphony which is part of the romantic and pastoral movement. Richard Strauss was a man keen on mountains: by 1908 he had already acquired a villa in Garmish in the Bavarian Alps where he lived until his death. His Alpine Symphony is very descriptive, as the subtitles for the various parts attest: one can hear the call of the Alpine hunting horns, different birds in the winds, the tumultuous streams in the strings, even the ding-dongs of the bells from a grazing flock. His music chronologically describes a trek to the top and the arrival at night. Richard Strauss uses unusual instruments, including a wind machine in the percussions, a heckelphone, which is a kind of lower-range oboe, or airphones, devices allowing the winds to hold a note longer. Thus, not just Strauss’ biography is related, but even more so his work. Author and journalist Habakuk Traber’s contribution is essential in that he explains the motifs, plays a few on the piano, indicates the different stages of the musical program, the numerous references in the work, most notably to the poem Manfred by the writer Lord Byron, to the philosopher Nietzche (the composer himself writes about him in his Antechrist journal referring to the philosopher’s work), and of course to Beethoven, who having developed a pastoral side, is cited in a passage from his sixth symphony. In short, a wonderful release.

Translation Lawrence Schulman

Visuel