La musique peut-elle servir de support à la lutte contre le sida ? Disons-le autrement. A quoi sert de faire des concerts pour réunir des fonds qui serviront à tenter de vaincre des maladies ? Sans provocation, cela ne sert pas à grand chose sinon à faire de la maladie un spectacle morbide et misérabiliste par musique interposée. D’autant que non seulement cela déresponsabilise l’état ou autres organismes de s’occuper d’organiser la recherche et de la remiser aux dons individuels dans un sentimentalisme extrême. Cela n’a jamais été la mission de la musique, sans compter que cette même musique ne devient qu’un support, une plate-forme et qu’elle est reléguée au second plan. Il y a quelque chose qui ne va pas de soi. Mais comme toute chose doit être désignée comme un « combat » pour être légitimée et justifiée, associer la musique classique à la lutte contre le sida est forcément un Bien pur, incontestable. Sinon vous êtes un sans-cœur et un méchant. Bref, après ce préambule, on se demande qui s’en sort d’un tel concert, ceux qui sont atteints d’une telle maladie ou tel ou tel artiste venu là pour montrer qu’il est dans la bonne cause. Dans ce concert enregistré le 10 novembre 2007, il y a des œuvres de Rossini, Verdi, Massenet, Giordano, Orff, Puccini, Donizetti, Bellini, Lehar et des interprètes comme Agnès Baltsa, Piotr Beczala, Pavol Breslik, Stefan Kocan, Nino Machaidze, Matti Salminen… Alors on trouve du bon et du moins bon, dans cette succession d’airs…
Yannick Rolandeau Disponible sur | |
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