En mettant en miroir deux compositeurs diamétralement opposés en apparence, comme Domenico Scarlatti et Béla Bartók, le pianiste Dejan Lazic veut voir dans ce qu’il nomme « liaisons », un commun intérêt pour « les formes miniatures et la musique populaire ». Certes, cela peut se concevoir. Mais au-delà de l’argument un peu léger, il faut bien l’avouer, c’est un programme intéressant que nous livre le musicien. Avec les 11 Sonates du maître italien, Dejan Lazic nous livre une belle vision des trois Rondos sur des thèmes slaves, ainsi que les 7 épisodes op. 9b. Sans oublier les Danses extraites du volume 6 de Microcosmos et l’arrangement pour piano de la main du compositeur de la Marche Funèbre tirée du poème symphonique Kossuth. L’ensemble de ce parcours pianistique révèle un artiste aux dons indéniables, malgré une couleur d’ensemble trop sombre. Son jeu manque parfois d’étincelle, surtout pour les pièces de Scarlatti. Mais la prise de son d’une richesse rare, rend souvent l’enregistrement plaisant voire fascinant. Néanmoins, se présentant comme le premier volume d’une série, ce dernier semble ouvrir le champ à toutes les combinaisons musicales possibles. A suivre…
Jean-Jacques Millo Disponible sur | |
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