Contrairement aux concertos pour violon précédents, le N°3 est d’une facture plus élaborée et projette une image concertante véritable où l’instrument soliste se fait tour à tour confesseur et confident, dans un équilibre avec l’orchestre proche de l’idéal. Le concerto pour violon N°4 nous montre un Mozart plus brillant que profond, se jouant à merveille de la virtuosité et reléguant, quelque peu, l’orchestre au rang d’accompagnateur. Yakov Kreizberg dirige l’orchestre de chambre Néerlandais avec brio, sans pour autant éblouir. Les sonorités qu’il obtient sonnent un peu sèchement et manquent parfois de poésie. Mais il y a Julia Fischer et là on n’oublie ces menus détails pour savourer, une nouvelle fois, avec bonheur son jeu exemplaire. Déployant une parfaite maîtrise de tous les enjeux que réclament ces œuvres, la jeune violoniste allemande nous livre une vision d’une rare pureté. Tout semble parfait, jusqu’aux cadences de l’artiste elle-même et il suffit alors simplement d’écouter la musique pour comprendre enfin ce que veut dire le mot plénitude. Enregistré en pur DSD, ce Super Audio CD en stéréo ou multicanal, est une merveille à ne pas rater, malgré une direction d’orchestre manquant parfois de finesse. Jean-Jacques Millo |