Opus Haute Définition e-magazine

M. Yvain

Ta Bouche

Compagnie Les Brigands. Benjamin Lévy (dir)

Tourbillon 33561, Intégral distribution

DVD stéréo / DTS

Les Brigands tentent de retrouver la légèreté des Années Folles. Avec cette opérette, créée en 1922, par Maurice Yvain, Yves Mirande, et Albert Willemetz. Trois ans plus tard, Maurice Yvain nous offre Pas sur la Bouche, une opérette imprégnée de rythmes jazzy qu’a repris Alain Resnais dans le film éponyme. Ta bouche est revenue sur la scène grâce à la direction de Benjamin Lévy, la mise en scène de Stéphan Ruet et la Compagnie Les Brigands. Truc-sur-Mer, Pouic-Les-Flots et Fric-Les-Bains sont ces imaginaires stations balnéaires où de faux aristocrates dissimulent leur pitoyable train de vie, accompagnés de leurs domestiques. Ils tentent de marier leurs enfants en cherchant eux-mêmes à se marier. Les commérages de trois jeunes filles espiègles, véritables chipies, rythment cette opérette. Le spectacle est fort réussi et l’on s’amuse beaucoup. La mise en scène de Stephan Druet, les décors de Florence Evrard, les costumes d’ Elisabeth de Sauverzac, tout participe d’une légèreté canaille. Les interprètes, Emmanuelle Goizé (Eva), Muriel Souty (La comtesse), Isabelle Mazin (Mélanie), Sébastien Lemoine (Bastien), Gilles Bugeaud (le comte du Pas de Vis), Loïc Boissier (Jean Leduc) s’en donnent à cœur joie. Comme quoi, sans prétention, en faisant simple, on parvient à réaliser un spectacle finaud et divertissant. Cependant, la fête est gâchée par une réalisation vidéo horripilante qui, au lieu de nous faire entrer dans le spectacle, nous en fait sortir, en nous montrant par exemple quasiment sans arrêt, les coulisses, les autres comédiens qui se rafraîchissent, ou en train de se reposer… alors que les autres sont sur scène et que l’on ne voit pas évidemment pendant ce moment-là. Tout ce côté « intellectuel modernisant », si à la mode de nos jours, arrive à parvenir jusque dans un spectacle qui ne le supporte pas et y est totalement étranger ! Autre petite déception, le supplément permet de chanter en play-back certains airs de Ta Bouche à la façon karaoké ! Alors ceux qui voudront découvrir le spectacle n’hésiteront pas à acquérir ce DVD mais en faisant abstraction du côté cérébral de sa réalisation !

Yannick Rolandeau

The Brigands [the Bandits, in French] attempt to recreate the lightness of the Années Folles in the operetta Ta Bouche [Your Mouth] by Maurice Yvain, Yves Mirande, and Albert Willemetz, first performed in 1922. Three years later, Maurice Yvain wrote Pas sur la Bouche [Not on the Mouth], an operetta imbibed with jazzy rhythms, that Alain Resnais recaptured in his film of the same name. Ta Bouche has been revived on stage thanks to Benjamin Lévy, under the direction of Stéphan Ruet and The Brigands company. Truc-sur-mer [Thing by the sea], Pouic-Les-Flot [Honk by the stream], and Fric-Les-Bains [Cash the Spa] are the imaginary seaside resorts where fake aristocrats conceal their pitiful life, accompanied by their servants. They try to find spouses for their children while looking to find one for themselves. The gossiping of three pert young girls, real brats, gives the operette its rhythm. The performance works well and is highly amusing. Stephan Druet’s directing, Florence Evrard’s sets, and Elisabeth de Sauverzac’s costumes all contribute to the roguish lightness. The performers, Emmanuelle Goizé (Eva), Muriel Souty (the countess), Isabelle Mazin (Mélanie), Sébastien Lemoine (Bastien), Gilles Bugeaud (the count of Pas de Vis [No Life]), Loïc Boissier (Jean Leduc) give their all wholeheartedly. It all goes to show that by keeping things simple and unpretentious it is possible to put on a wily and entertaining show. Nevertheless, the feast is spoiled by an exasperating video direction which, instead of making us want to get involved in the production, makes us want to leave, by almost endlessly showing us backstage, the actors freshening up, or resting…while others – whom we obviously are not looking at at that moment – are performing onstage. This “modernizing intellectual” angle, so fashionable these days, makes its way into a production undeserving of such and to which it is totally foreign. Another small disappointment is the bonus that allows the public to sing certain airs of Ta bouche in playback for karaoke. Those who wish to discover the show will thus not hesitate to acquire this DVD, but will have to ignore the cerebral side of its realization.

Translation Lawrence Schulman

Disponible surIntegralmusic.fr
Visuel