Opus Haute Définition e-magazine

A. Vivaldi

Les Quatre Saisons

English chamber Orchestra. Gidon Kremer ( violon et direction)

Deutsche Grammophon OA 0988 D, Universal Distribution

DVD stéréo / DTS

Enregistrée en 1981, cette version des Quatre saisons aura de quoi surprendre. Quelle curieuse idée de la part de Deutsche Grammophon ? Il faut oser car le son est un peu saturé et la version un peu trop sèche, manquant, à l’évidence, de transparence et d’élan. A priori, Gidon Kremer n’était pas un mauvais choix, on connait son talent. Il est connu pour son large répertoire, qui s'étend de Vivaldi ou de Bach jusqu'à nos jours. Il s'est fait à tort et à raison le porte-parole d'œuvres de compositeurs comme Astor Piazzolla, Philip Glass, Alfred Schnittke, Arvo Pärt, et John Adams. Parmi les nombreux compositeurs qui lui ont dédiés des œuvres, on peut citer les noms de Sofia Gubaidulina et Luigi Nono. Ses partenaires de concert incluent Martha Argerich, Mischa Maïsky, Keith Jarrett, Yo-Yo Ma, Kim Kashkashian, Valery Afanassiev, Oleg Maisenberg, Vadim Sakharov et bien d'autres. On ne compte plus ses apparitions avec les plus grands orchestres du monde et les chefs les plus prestigieux comme Leonard Bernstein, Riccardo Muti, Claudio Abbado, Herbert von Karajan, Nikolaus Harnoncourt, Seiji Ozawa. Bref, un excellent violoniste. De plus, jouer avec un orchestre de chambre est aussi une bonne idée évitant l’emphase lyrique et symphonique pour préférer une interprétation plus intime ou plus discrète. Avec ses grosses lunettes dorées de l’époque, Gidon Kremer tente donc l’exploit de sortir ses fameuses et extraordinaires quatre saisons de la monotonie interprétative. Ce n’est qu’à moitié réussi hélas et on aurait aimé jubiler devant une telle édition. Les quatre saisons, véritable tarte à la crème de la musique baroque, et authentique chef d’œuvre au demeurant, mériterait une simplicité et une légèreté de ton, d’aller à l’essentiel sans être dénaturée. Ce n’est pas le cas ici et au niveau de l’interprétation par exemple, le lento de la dernière saison, l’hiver, est expédié en une minute et vingt secondes. Une déception donc, dans l’ensemble.

Yannick Rolandeau

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