Opus Haute Définition e-magazine

K. Weill

Rise and Fall of the city of Mahagonny

Audra McDonald, Patti Lupone, Anthony Dean Griffey, Robert Wörle, Donnie Ray Albert. Los Angeles Opera Orchestra et Chorus. James Conlon (dir)

EuroArts 2056258, Harmonia Mundi Distribution

DVD stéréo / DTS

Kurt Weill est un compositeur allemand né à Dessau en 1900 et mort à New York en 1950. Sa musique, considérée par les nazis comme « dégénérée », lui vaudra de voir ses partitions brûlées. Ses origines juives et ses sympathies pour le communisme font qu'il est contraint de quitter l'Allemagne en 1933 avec Lotte Lenya qu'il avait épousée en 1927. Grandeur et décadence de la ville de Mahagonny est au départ un spectacle musical qui est devenu par la suite un opéra en trois actes. Il a été créé le 9 mars 1930 à Leipzig et nous conte l’histoire de trois repris de justice en cavale dans l’Ouest américain. Une tempête de sable arrête leur fuite, et, comme ils ne peuvent faire demi-tour pour cause de police aux trousses, ils décident de bâtir sur place une ville-piège, miroir aux alouettes où tous les plaisirs seront garantis. Elle s’appellera Mahagonny et son plus bel hôtel sera celui de « L’Homme Riche », avec prostituées, whisky à gogo, victuailles, jeux de poings et jeux de hasard… La clientèle afflue, aventuriers errants, proscrits, escrocs, flibustiers de tout bord. Cette nouvelle représentation a été donnée au Los Angeles Opera entre le 1er et le 4 mars 2007. Mise en scène et décors tentent de prendre à bras le corps cet « opéra populaire » mais le tout est un peu clinquant et il lui manque un côté « canaille ». Tout est un peu trop brillant. Audra McDonald en Jenny Smith, Patti Lupone en Leocadia, Anthony Dean Griffey en Jimmy McIntyre, Robert Wörle en Fatty et Donnie Ray Albert en Trinity offrent une palette vocale possédant une certaine énergie et une belle présence générale, mais ils ne parviennent pas à donner à l’ensemble une force déterminante. Même si le chef d’orchestre James Conlon dirige avec un certain panache, la représentation patine dans l’excès alors qu’il fallait plutôt retrouver la sobriété et l’humilité.

Yannick Rolandeau

Visuel