Opus Haute Définition e-magazine

M. Moussorgski

Khovanchtchina

Vladimir Ognovenko, Vladimir Galouzine, Robert Brubaker, Nikolai Putilin, Vladimir Vaneev. Symphony Orchestra and Chorus of the Gran Teatre del Liceu. Michael Boder (dir)

Opus Arte OA 0989 D, Codaex Distribution

2 DVD stéréo / DTS

Modeste Moussorgski, né en 1839 à Karevo et mort en 1881 à Saint-Pétersbourg, est surtout célèbre pour l'opéra Boris Godounov et la suite pour piano Les Tableaux d'une exposition (1874) — orchestrée par Maurice Ravel en 1922. Khovanchtchina est un opéra posthume en cinq actes d'après un livret de Vladimir Stasov, inspiré des événements de la Révolte de Moscou de 1682. Écrite entre 1872 et 1880, l'œuvre était incomplète à la mort du compositeur. La création a eu lieu le 21 février 1886 à Saint-Pétersbourg, d'après une orchestration de Nikolaï Rimski-Korsakov. À cause des nombreuses coupures de ce dernier, Dmitri Chostakovitch révisa l'opéra d'après la partition vocale de Moussorgski. Moins connue, la Khovanchtchina est musicalement plus riche que Boris, du fait d'une meilleure intégration de la rythmique du langage parlé et de la synthèse opérée entre différents styles lyriques. L’histoire s'inspire d'un épisode de l'histoire russe. En 1682 le régiment moscovite des Streltsy, sous la conduite d'Ivan Khovansky, se révolte en assaillant les gardes du palais des Tsars. Finalement la révolte est réprimée dans le sang. Dans l'opéra les partisans de Khovansky se suicident collectivement. Dans cette représentation un peu empesée, donnée du 26 au 29 mai 2007, au grand théâtre du Liceu, rien n’est tout à fait à jeter ni tout à fait à garder si l’on ose dire. Décors et costumes ne sont certes pas de mauvais goût mais le tout respire une certaine raideur… On a la désagréable sensation, que même si l’histoire est russe et « sérieuse », les metteurs en scène ne savent pas « s’amuser » ou donner de l’élan à leurs réalisations. Ici donc, on regardera tout cela avec un certain intérêt parfois, mais sans grande passion. On aimerait vibrer mais on a plutôt quelque bâillement et les interprètes ne parviennent pas, hélas, à nous sortir de notre semi-torpeur.

Yannick Rolandeau

Disponible surCodaex
Visuel