D’emblée, la musique séduit. D’emblée, le charme opère et les premières notes de cet opus 4 envoûtent, et ce, jusqu’à la fin de ce remarquable enregistrement en pur DSD. Tout ici respire avec naturel dans un équilibre parfait entre instrument soliste et orchestre. Richard Egarr et l’Academy of Ancient Music offrent un disque unique où respiration et évidence se mêlent pour une fusion idéale, à la fois vivante et vibrante. Vibrante de couleurs chatoyantes mais également de phrasés idoines où la virtuosité se fait langage et non plus, comme c’est souvent le cas ailleurs, simple exercice aseptisé. Le travail de Richard Egarr est d’autant plus enthousiasmant qu’il ne fait pas de ces concertos des œuvres boursoufflées, sans âme. Bien au contraire, son propos respecte avec bonheur ces partitions que Händel destinait aux entractes de ses grandes œuvres chorales et qu’il jouait lui-même. Le résultat, à l’époque, devait être sidérant, comme en témoigne, le 15 mars 1735, Madame Pendarves : « Ma sœur vous a relaté que Mr Händel a joué ici trois heures sans discontinuer : j’ai regretté votre absence, car nul autre divertissement ne pouvait surpasser celui-ci, si ce n’est sa prestation à l’orgue dans Esther, où il joue dans deux concertos qui sont les plus belles œuvres jamais entendues de ma vie ». Il n’y a rien à ajouter, si ce n’est que ce SACD indispensable, se place aisément aux côtés de la référence absolue des années soixante-dix de l’intégrale en quatre volumes de ces concertos pour orgues, par Daniel Chorzempa et Jaap Schröder, en SACD également.
Jean-Jacques Millo Organ Concertos Op. 4Right off, the music is seductive. It immediately works its charm on this remarkable pure DSD recording from the first notes of this captivating Opus 4 to the last. All breathes naturally here in perfect balance between the instrumental soloist and the orchestra. Richard Egarr and the Academy of Ancient Music offer us a unique disc where respiration and ease mix in an ideal fusion that is both lively and vibrant. Vibrant in its sparkling colors, but also in its apt phrasing where virtuosity is used to communicate, and not, as is often the case elsewhere, simply as sterile exercise. Richard Egarr’s work is all the more exciting in that it does not make these works stuffy, soulless. On the contrary, it delightfully respects these scores that Händel intended for use during intermissions for his great choral works and that he himself played. The result at the time must have been astonishing, as Madame Pendarves on March 15, 1735 accounts: “My sister told you that Mr. Händel played here for three hours without stopping: I am sorry you were not here, for no other entertainment could have been better, save his organ concert in Esther, where he played two concertos that are the most beautiful works I have ever heard.” There is no more to add, if not that this must-have SACD easily equals the absolute reference from the 1970s to be found in the four volumes of organ concertos performed by Daniel Chorzempa and Jaap Schröder, it too on SACD. Translation Lawrence Schulman |