Opus Haute Définition e-magazine

Anton Bruckner

Symphonie N°9

Netherlands Radio Philharmonic Orchestra. Jaap van Zweden (direction)

Exton OVCL 00276, Codaex Distribution

Super Audio CD hybride stéréo/multicanal

La symphonie N°9 en ré mineur A. 124 d’Anton Bruckner est un bloc d’intensité musicale dédié à Dieu. Cette entité fut composée, dans une première ébauche, en 1887 avant d’être terminée en 1894. Partition inachevée, (mais faut-il la terminer ? C’est la question que se pose encore aujourd’hui nombre de musicologues, malgré un malheureux essai enregistré en CD il y a quelques années), la neuvième de Bruckner comporte trois mouvements. Le quatrième, que le compositeur était en train d’écrire lorsqu’il fut surpris par la mort, comprend, comme le précise François-René Tranchefort, « quatre cent quatre-vingts mesures (la partition complète en eût sans doute compté environ six-cents), qui interrompent le mouvement vers la fin de l’exposition ; une série de rédactions successives de certains passages ; mais, également, beaucoup de « vides » qui affectent la continuité de la pensée musicale. Bref, comment combler ces vides ; comment choisir entre diverses rédactions d’un même passage ; comment, surtout, « composer » ce qui eut fait suite à la réexposition, ainsi que la coda ? Toutes ces interrogations suggèrent de s’en tenir au plus raisonnable : conclure la neuvième symphonie sur l’Adagio, superbe, au demeurant, en ses mesures finales, tel un message de paix éternelle. Cette paix à laquelle Bruckner aspira si ardemment, lui qui dédia l’œuvre « Ad majorem Dei gloriam » ». Le chef d’orchestre Jaap van Sweden et son orchestre de la radio néerlandaise, ont véritablement le sens des couleurs, mais le poids des notes manque cruellement à leur interprétation possédant néanmoins de beaux instants, dans les gradations dynamiques notamment. Un bon disque, enregistré en pur DSD.

Jean-Jacques Millo

Disponible surCodaex
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