Opus Haute Définition e-magazine

I. Strawinsky

The Rake’s progress

Laura Claycomb, Andrew Kennedy, William Shimell, Julianne Young. Kazushi Ono (dir)

Opus Arte OA 0991 D, Codaex Distribution

2 DVD stéréo / DTS

The Rake's Progress d'Igor Stravinsky est une œuvre indéfinissable dont le compositeur dirigea lui-même la création à la Fenice de Venise, le 11 septembre 1951. Inspiré par une série de tableaux de William Hogarth (« La Carrière d'un libertin »), le livret est de Wystan Hugh Auden et Chester Kallmann. Cette production donnée au Théâtre Royal de la Monnaie en avril 2007 est réalisé par Robert Lepage avec sa compagnie Ex Machina (Carl Fillion, scénographie, Michael Keegan-Dolan, chorégraphie, Boris Firquet, vidéo...). Mais les tableaux, les couleurs sont tellement vives et clinquantes que cela en devient vite fatiguant, au point de rogner sur la beauté de la musique. Eh oui, dogme moderne oblige, l’action est transposée dans l'Amérique des années cinquante, entre Hollywood et Las Vegas avec une pointe cow-boy et chewing-gum. Soit ! D’habitude, on tente de se rabattre sur les chanteurs... A cela, il faut avouer que les voix ne parviennent guère à nous émouvoir non plus. Il arrive fort souvent à l’opéra que dès les premiers instants, nous soyons soit saisis par la force des interprètes et de la direction d’orchestre, soit déçus de ne pas pouvoir rentrer (ou alors fort difficilement) dans la représentation tellement on sent que tout cela est fabriqué et artificiel. Laura Claycomb en Anne Trulove n’émeut guère, avec quelques problèmes vocaux, Andrew Kennedy en Tom Rakewell ne convainc pas du tout, et William Shimell en Nick Shadow semble assez inexistant. Julianne Young en Mother Goose, Dagmar Peckova en Baba la Turque et Donal J. Byrne en Sellem s’en sortent plutôt mieux. Kazushi Ono ne parvient pas, de surcroît, à rendre toute l’ironie, le charme de la musique de Stravinski. Donc, le tout est assez décevant.

Yannick Rolandeau

Disponible surCodaex
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