Opus Haute Définition e-magazine

G. Meyerbeer

Il Crociato in Egitto

Marco Vinco, Patrizia Ciofi, Iorio Zennaro, Silvia Pasini, Fernando Portari, Laura Polverelli. Emmanuel Villaume (dir)

Dynamic 33549, Codaex Distribution

2 DVD stéréo / DTS

Compositeur allemand né à Vogelsdorf, près de Berlin, et mort à Paris. Principal représentant en France du « grand opéra » du milieu du XIXe siècle, Meyerbeer se produit comme pianiste dès l'âge de neuf ans, et suit l'enseignement d'un élève de Clementi, puis de Zelter, et enfin de l'abbé Vogler à Darmstadt (1810-1812), où il a comme disciple Carl Maria von Weber. Il s'essaie au théâtre dès 1812 (Jephtas Gelübde). Meyerbeer, en 1816, quitte Berlin pour l’Italie. Sa première rencontre significative avec l’opéra italien est Tancredi de Rossini. Cette œuvre bouleverse sa conception de l’écriture lyrique. Si le compositeur est un peu oublié de nos jours, ces opéras connurent jadis un succès si retentissant qu’ils rivalisèrent avec ceux de Rossini. En même temps, il faut bien l’avouer, Rossini en est le modèle. Meyerbeer n'obtient son premier grand succès, qu'avec Les Croisés en Égypte (Il Crociato in Egitto, Venise, 1824). Œuvre folle, démesurée, le finale de l’acte I exige près de 200 exécutants et deux orchestres sur le plateau en plus de celui installé dans la fosse. L’intrigue se passe dans les jardins du sultan Aladino de Damiette au XIIIe siècle. L’œuvre est donc assez massive, très « italienne », très chargée et pas très épurée peut-on dire. Il y a quelques beaux moments plus discrets. Donc, avis aux amateurs… Pier Luigi Pizzi, le metteur en scène et créateurs des costumes, fait dans le côté elliptique mais assez froid. La représentation donnée ici en janvier 2007 au Théâtre La Fenice à Venise est assez réussie dans ce sens. Sans être vocalement époustouflante, elle se tient. La direction orchestrale reste un tantinet elle aussi assez chargée mais le sujet de l’opéra le demande. Rien de catastrophique, ni de transcendant dans une œuvre ambitieuse. Un DVD à découvrir d’autant qu’il risque d’être une rareté… pour ceux qui aiment quelque peu la surcharge et les grandes intrigues.

Yannick Rolandeau

Disponible surCodaex
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