Le chef d’orchestre Philippe Herreweghe s’attaque à Beethoven avec une approche stylistique particulière. Il s’en explique lui-même en exergue de l’enregistrement que voici : « Pour une partie du répertoire orchestral, dit-il, il semble essentiel de jouer sur des instruments dits « authentiques » ou « historiques » pour obtenir une interprétation vraiment convaincante. Les Symphonies de Beethoven constituent une exception à la règle. Malgré le sens génial de l’économie dont témoignent ses orchestrations, la puissance qu’elles dégagent n’est cependant pas principalement liée au timbre. Chaque musicien passionné et consciencieux a bien sûr avantage à essayer les instruments « appropriés ». Jouer sur un cor naturel ne peut en effet qu’enrichir l’imagination sonore d’un corniste « moderne ». De plus, c’est précisément notre expérience des instruments historiques qui nous le permet avec un orchestre moderne comme la Philharmonie Royale de Flandre de travailler à la maîtrise des vibratos, à l’articulation, voire même à la rythmicité dans un cadre purement stylistique ». Et c’est en effet une mise en place exemplaire que nous offre Herreweghe et son orchestre. Mais la « légèreté » des pupitres, leur manque de consistance laisse l’auditeur sur sa faim. Le poids des notes beethoveniennes est mal dosé et le propos « light » que nous propose cet enregistrement ne peut convaincre pleinement.

Jean-Jacques Millo

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