Orphée avait vaincu les lois de la nature et avait persuadé Pluton de faire revivre Eurydice morte accidentellement mais il ne parviendra pas à vaincre ses propres passions. Et il se retournera pour constater si sa belle le suit sauf que, bien sûr, en faisant cela, il la condamne irrémédiablement. C’est dans le théâtre municipal de Tourcoing que cette représentation eut lieu en octobre 2004, dirigée par ce vieux loup de Malgloire. Certes, la scène est vraiment et volontairement petite et les décors volontairement restreints (des tentures rouges et une sorte de miroir). C’est maigre même si, bien sûr, il n’y a là rien de déshonorant mais il n’y a rien non plus de transcendant dans la direction de Malgloire et dans l’interprétation de Kobie Van Rensburg dans le rôle d’Orphée, de Cyrille Gerstenhaber dans celui d’Eurydice, de Bernard Deletré dans celui de Pluton, et de Renaud Delaigue dans celui de Caron. On aurait aimé plus de flammes, d’emportement pour cette remarquable histoire d’amour dont le livret d’Alessandro Striggio est tiré des Métamorphoses d’Ovide (dont on ne recommandera jamais assez la lecture !) et des Géorgiques de Virgile. Hélas donc, tout semble un peu étriqué et il faut le dire un peu ennuyeux. Dommage. Notons enfin que le DVD possède une interview de Malgloire faisant rapidement le tour de cette célèbre partition. Yannick Rolandeau |