Opus Haute Définition e-magazine

Mathias Spahlinger

Farben Der Frühe (pour sept pianos).

Ensemble SurPlus (pianos). James Avery (direction)

NEOS 10710, Codaex Distribution

Super Audio CD hybride stéréo/multicanal

Né en 1944 à Francfort sur le Main, Mathias Spahlinger baigne très tôt dans un univers musical où se côtoient les musiques du Moyen Age, de la Renaissance, celle de Schoenberg, Webern, Strawinsky et Varèse, mais également le Jazz. C’est en 1952 qu’il apprend le piano après avoir étudié la vièle, la gambe, la flûte à bec et le violoncelle. L’œuvre qui nous occupe ici fut composée en 2005. C’est une pièce d’une cinquantaine de minutes pour sept pianos à queue intitulée « Couleurs de l’Aube » dans laquelle Spahlinger réhabilite, en quelques sortes, le symbole même de la musique du passé, à savoir le piano à queue en question : « Tout ce que je m’interdis, ou que je me suis une fois interdit, je l’essaie, histoire de voir s’il n’y a pas quand même une possibilité, si l’on peut pas après tout, quand même écrire en mesures à quatre temps sans que ce soit métrique… », déclare t-il. Mais bien évidemment le propos musical de Spahlinger va bien au-delà d’une expérience stérile. « Le cycle pour sept pianos en six mouvements, dit-il, est un changement de paradigme musical ; il en finit avec la composition entre son et bruit pour évoluer vers une nouvelle dialectique musicale, qui perpétue notamment les possibilités de modulations rythmiques ». Le résultat est à la fois envoûtant et déconcertant. Car l’univers sonore créé par les sept pianos semble une véritable entité organique mêlant diverses citations du passé (Chopin, Ravel, Scriabine…) sans atteindre à l’originalité.

Jean-Jacques Millo

Disponible surCodaex
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