Les Variations Goldberg BWV 988 de Jean-Sébastien Bach furent publiées en 1742 et « forment à elles seules, comme le précise Adélaïde de Place, la quatrième partie de la Clavierübung . Elles furent commandées à Bach par le comte von Keyserling, ex-ambassadeur de Russie auprès de la cour de saxe. Souffrant d’insomnies et ne trouvant de véritable apaisement que dans la musique, c’est pour combler le vide de ses nuits sans sommeil qu’il demanda à Bach de lui composer quelques pièces que le claveciniste Johann Gottlieb Goldberg (1725-1756), son protégé et en même temps élève de Bach, jouait dans le salon contigu à sa chambre. Ces variations furent largement payées par leur dédicataire qui, au dire du musicographe J. N. Forkel, ne se lassait pas de les entendre ». Voici pour l’anecdote, mais Bach précise également que ces œuvres sont composées pour clavecin avec deux claviers. Aujourd’hui, Hansjörg Albrecht propose une nouvelle version pour orgue qui, soulignons-le d’emblée, est rendue ici dans une prise de son exemplaire, mais qui malheureusement ne peut rivaliser avec la poésie de la version piano. Certaines lourdeurs rendent le discours musical confus en occultant la ligne directrice de l’œuvre, ce voyage initiatique cher à Glenn Gould, qui transforme en même temps, au fil des variations, l’âme et le cœur de la musique mais aussi de l’interprète. Un Super Audio CD pour audiophile plus que pour mélomane.

Jean-Jacques Millo

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