Opus Haute Définition e-magazine

S. Prokofiev

L’Amour des Trois Oranges

Philippe Rouillon, Charles Workman, Barry Banks, José van Dam, Béatrice Uria-Monzon. Orchestre et Choeur de l'Opéra national de Paris. Sylvain Cambreling (dir)

TDK DVWW-OPORANG, Intégral Distribution

DVD stéréo Dolby / DTS 5.1

Avec un tel opéra, il y a de quoi faire et de quoi s’amuser tant Prokofiev joue avec toutes sortes d’éléments, l’imaginaire, le jeu, le tragique… La première de cet opéra eut lieu à Chicago en décembre 1921 sur un livret du compositeur, d’après un conte de Carlo Gozzi. Sergueï Prokofiev composa une musique inventive sur cette histoire de roi de Trèfle qui veut divertir son fils qui s’ennuie atrocement. Au point où celui-ci va devoir retrouver trois mystérieuses oranges qui grossissent à vue d’œil et qui contiennent trois jeunes filles mourantes de soif ! Son ennui finira avec l’apparition d’une princesse dont il tombe inévitablement amoureux. La représentation donnée à l’opéra national de Paris Bastille en décembre 2005 ne restera pas vraiment dans les annales. Non seulement la direction orchestrale de Sylvain Cambreling manque de panache, mais on est plus marqué par la mise en scène qui reste très surchargée. Gilbert Deflo, le metteur en scène, n’y va pas de main morte concernant le maquillage et l’expressivité de ses personnages où tout est lourdement souligné, sans finesse, dans une interprétation appuyée. William Orlandi aux costumes tire tout cela du côté de la surcharge en en rajoutant dans un vrai-faux baroque faussement significatif. Aucune légèreté. Même la version récente en DVD de Stéphane Denève avec le Rotterdam Philharmonic Orchestra sur des décors trop design de Chantal Thomas ne manquaient pas d’un certain charme (opus Haute définition N°17) et d’une certaine inventivité. Le principal défaut ici est aussi un manque d’humour patent. Il reste quelques rôles plutôt bien interprétés : Charles Workman dans le rôle du prince s’en sort bien et avec un français parfait. Barry Banks en Trouffaldino, Béatrice Uria-Monzon en Fata Morgana et José van Dam en Tchélio parviennent à convaincre. Dommage que la fantaisie ne soit pas vraiment au rendez-vous…

Yannick Rolandeau

Disponible surIntegralmusic.fr
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