Encadrée par le Concertone pour deux violons et orchestre K. 190 composé en 1774 et le Rondo pour violon et orchestre K. 373, la Symphonie Concertante pour Violon, Alto et orchestre en mi bémol majeur K. 364, que nous révèle ce programme, est une œuvre d’une richesse exemplaire qui montre, selon Michel Parouty, « à quel point l’esthétique de Mozart évoluait sans cesse : la richesse de l’écriture orchestrale, magnifiée par cette tonalité de mi bémol majeur si chère au musicien, n’a d’égale que la beauté des mélodies déployées en un duo d’une rare noblesse par les instruments solistes… Quelle meilleure preuve de la synthèse à laquelle est parvenu Mozart, entre ses récentes acquisitions parisiennes et les recherches orchestrales dont il avait eu la révélation à Mannheim ? Comment mieux entrevoir la route qui désormais sera la sienne, jusque dans les concertos et les symphonies de sa pleine maturité ? ». Une nouvelle fois, le jeu de la violoniste allemande, Julia Fischer, laisse pantois. Car il est permis de s’interroger. Comment une telle maturité d’invention peut-elle tenir dans un archer si jeune ? Et que nous réserve l’avenir devant un sens musical marqué au sceau de l’évidence ? A ses côtés, Gordan Nikolic offre un accompagnement des plus heureux et malgré un sérieux d’ensemble tout relatif, l’œuvre respire comme il se doit sous la baguette inspirée de Yakov Kreisberg. Le Concertone et le Rondo sont du même acabit pour un enregistrement de tout premier plan.

Jean-Jacques Millo

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