Opus Haute Définition e-magazine

Antonin Dvorak

Concerto pour Violoncelle et orchestre Op. 104. Variations Symphoniques pour Orchestre Op. 78

Pieter Wispelwey (violoncelle). Budapest Festival Orchestra. Ivan Fischer (direction)

Channel Classics CCS SA 25807, Codaex Distribution

Super Audio CD hybride stéréo/multicanal

L’année qui vit la création du Concerto pour Violoncelle et Orchestre d’Antonin Dvorak fut une des plus riches sur le plan musical, avec notamment les « Quatre Chants Sérieux » de Brahms, « André Chénier » de Giordano, « La Bohème » de Puccini ou encore « Ainsi parlait Zarathoustra » de Richard Strauss. C’est également l’année qui vit la mort d’Anton Bruckner, d’Ambroise Thomas et de Clara Schumann. Dvorak composa son concerto en quatre mois alors qu’il se trouvait, depuis trois ans déjà, sur le sol américain. Le poids de cet exil est une des composantes de l’œuvre où une nostalgie diffuse se mêle à la puissance de l’expression. « Si Dvorak composa ce concerto en quatre mois, nous dit le violoncelliste Peter Wispelwey, cela traduit plus de la fraîcheur et de la vigueur positive que la rapidité névrotique de la vie citadine. Dans cette œuvre, on ne trouve ni emphase teutonique (Berlin), ni pathos mahlérien (Vienne), mais une énergie effrénée. On n’y trouve pas Freud mais des rêves, pas de peur mais de la profondeur ». A la tête du Budapest Festival orchestra, Ivan Fischer offre, avec son soliste, une vision vivante, puissante et chaleureuse du Concerto. L’équilibre est alors parfait et Wispelwey peut y déployer ses larges phrasés avec bonheur. Les Variations Symphoniques Op. 78 qui suivent retrouvent la même énergie dans un style irréprochable. Avec une création datant de 1877, l’œuvre remporta un grand succès sous la direction, notamment, de Hans Richter. Voici donc un Super Audio CD enregistré en public en 2006, à la prise de son, une nouvelle fois, exemplaire. Un bon cru.

Jean-Jacques Millo

Disponible surCodaex
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