Lorsque Haendel s’attaqua à la composition de Solomon en 1748, il venait d’entamer sa grande période créatrice qui donnerait les chefs-d’œuvre que sont Susanna, Théodora et Jephta. L’oratorio en trois actes qu’est Solomon est construit sur un livret anonyme parvenant à offrir une poésie des plus adéquates. « Un auteur capable d’écrire des vers fluides s’adaptant bien à la composition, recourant fréquemment à des comparaisons peuplées de fleurs, d’oiseaux et autres éléments de la nature met en valeur la fraîcheur de l’inspiration musicale », nous dit Anthony Hicks dans le livret accompagnant l’enregistrement. Et en effet, Salomon se déroule dans une fluidité narrative bienvenue, soutenue par une musique que le compositeur construisit avec différents thèmes provenant de ses œuvres antérieures mais également, notamment, de Telemann ou encore de Muffat. Dans le remarquable enregistrement qui nous occupe ici, Nicholas Mc Gegan, nous offre la version intégrale de l’œuvre de Haendel et la surprise est heureuse. Avec un ensemble de solistes des plus harmonieux, un orchestre idoine et un chœur magnifique, le chef anglais séduit par un sens indéniable de la narration soutenu par une direction inspirée. Dans une prise de son tout aussi remarquable, l’oratorio de Haendel trouve ici un achèvement incontournable que l’on ne saurait ignorer. Une belle initiative à marquer d’une pierre blanche.
Jean-Jacques Millo When Hændel started composing Solomon in 1748 he had just begun his great creative period which would result in such masterpieces as Susanna, Théodora and Jephta. The three-act oratorio Solomon is built on an anonymous book which manages to offer more than adequate poetry. “An author capable of writing flowing verse that adapt well to composing, frequently referring to comparisons full of flowers, birds and other elements in nature, valorizes the freshness of the musical inspiration” remarks Anthony Hicks in notes accompanying the recording. And indeed, Salomon takes place in a most pleasing flowing narrative, backed by music the composer built from different themes coming from earlier works, but also from Telemann and even Muffat. In this remarkable recording, Nicholas McGegan offers us the complete version of Hændel ’s work, and the surprise is laudatory. With a very harmonious group of soloists, an apt orchestra and a magnificent chorus, the English conductor seduces us by an undeniable narrative sense supported by inspired direction. Remarkably well recorded too, Hændel’s oratorio meets its match in this compelling performance that cannot be ignored. A fine and noteworthy undertaking. Translation Lawrence Schulman |