Opus Haute Définition e-magazine

Alexandre Scriabine

Œuvres pour Piano

Yevgeny Sudbin (piano)

BIS 1568, Codaex Distribution

Super Audio CD hybride stéréo/multicanal

Disons-le d’emblée, consacré à la musique pour piano d’Alexandre Scriabine (1872-1915), cet enregistrement est un véritable enchantement. Le programme, à défaut d’être copieux, est remarquablement construit, avec l’Etude Op 8 N°12 et celle tirée des Trois Pièces Op 2, les Sonates N°2 Op 19, N°5 Op 53 et N°9 « Messe Noire » Op 68, quatre Mazurkas de l’Op 3, Nuances tiré des quatre pièces Op 56, Poème tiré des deux pièces Op 59 et la Valse Op 38. Faisant preuve d’un sens évident de la narration, le jeune pianiste russe Yevgeny Sudbin se joue d’une technique qui, comme le précise André Lischke, « montre une propension aux larges intervalles en arpèges, octaves et accords, nécessitant des déplacements rapides et souvent périlleux. Représentant-type du symbolisme en musique, adepte des doctrines mystiques dérivées des philosophies orientales (très répandues en Russie et en Europe à cette époque), Scriabine cherche à faire atteindre à la musique les limites de la densité sonore et des possibilités expressives, afin de créer un climat d’extase spirituelle et esthétique ». Après de remarquables enregistrements Scarlatti, Rachmaninov, Chopin, Tchaïkovsky et Medtner, Yevgeny Sudbin trouve ici une adéquation totale entre jeu et pensée. A la fois creusé, élégiaque, passionné et méditatif, son discours musical envoûte l’esprit et les sens comme le compositeur le désirait. Car les affinités entre les deux artistes, le pianiste et le compositeur, sont ici indéniables et font de ce SACD à la prise de son exemplaire un des plus grands disques Scriabine de ces dix dernières années. Une merveille incontournable.

Jean-Jacques Millo

Works for Piano

Let’s not beat about the bush. This recording, devoted to Alexandre Scriabine’s (1872-1915) piano music, is a veritable enchantment. The program, although not ample, has been remarkably put together, with the Étude Op. 8 N° 12 and one taken from Three Pieces Op. 2, Sonatas N° 2 Op. 19, N° 5 Op. 53 and N° 9 “Black Mass” Op. 68, four Mazurkas from Op. 3, Nuances from four pieces Op. 56, Poem from two pieces Op. 59 and Waltz Op. 38. Demonstrating an obvious sense of narration, the young Russian pianist Yevgeny Sudbin plays on a technique which, as André Leschke states, “shows a proclivity of large intervals of arpeggios, octaves and chords, necessitating fast and often perilous movement. Arch-representative of musical symbolism, follower of mystical doctrines derived from Eastern philosophies (very widespread in Russia and Europe at the time), Scriabine strives for music to attain the limits of sound intensity and expressive possibilities so as to create a climate of spiritual and esthetic ecstasy.” Following remarkable recordings of Scarlatti, Rachmaninov, Chopin, Tchaikovsky and Medtner, Yevgeny Sudbin finds total correspondence between playing and thought. Delving, lyrical, passionate and thoughtful, his musical discourse envelops the spirit and senses as the composer sought. For the resemblances between the two artists, pianist and composer, are undeniable, and make this well-recorded SACD one of the best Scriabine discs in the last ten years. An unequivocal gem.

Translation Lawrence Schulman

Disponible surCodaex
Visuel