Opus Haute Définition e-magazine

G. Verdi

La Force du Destin

Susanna Branchini, Renzo Zulian, Marco Di Felice, Paolo Battaglia, Tiziana Carraro. Orchestre philharmonique Veneta „G. F. Malipiero“. Orchestre philharmonique Veneta „G. F. Malipiero“. Lukas Karytinos (dir)

Dynamic 33512, Codaex Distribution

DVD stéréo Dolby / DTS 5.1

La Force du destin est un opéra en quatre actes, sur un livret de Francesco Maria Piave, crée en 1862 au théâtre impérial de Saint-Pétersbourg, puis dans une version révisée, à la Scala de Milan le 27 février 1869. Bien que La Force du Destin soit une tragédie du devoir filial, de l’honneur bafoué, de la vengeance dévastatrice sous le regard du peuple, c’est une œuvre politique dans laquelle il est question de se battre contre l’autrichien ou d’éprouver le dévouement des gens d’Eglise. Aussi, les forces de mort et les forces de vie coexistent à travers une musique empressée de dire la souffrance et la joie, de conjuguer le tourment et la plaisanterie. L’opéra requiert des voix souples, capables d’être à la fois pesantes et véloces, profondes et allègres. C’est-à-dire un équilibre subtil difficile à établir. La version ici réalisée dans un grand classicisme, sans être transcendante, manque sans doute d’emportement quelque part. Costumes et décors sont tout ce qu’il y a de plus « respectueux » et il est vrai que la direction d’orchestre de Lukas Karytinos reste un tantinet passable, manquant d’un certain dynamisme. Les voix ne nous transportent dans des ravissements sublimes mais elles restent largement honnêtes. Susanna Branchini dans Léonora, Renzo Zulian dans Don Alvaro, Marco Di Felice dans Don Carlo, Paolo Battaglia, entre autres, campent des personnages tantôt crédibles, tantôt un peu figés et manquant de feu pour un tel opéra. Néanmoins, on est bien obligé de constater qu’il n’y a rien de désastreux ou de ridicule dans cette interprétation quand on voit ce qu’on peut réaliser de nos jours par ailleurs.

Yannick Rolandeau

Disponible surCodaex
Visuel