Dans cette représentation donnée le 8 février 2007 dans le Teatro Comunale di Moderna, sur une mise en scène de Cristina Pezzoli, nous avons l’œuvre en entier. Il Trittico est un ensemble de trois opéras en un acte (chacun d’une durée d’une heure environ) crée à New York, Metropolitan Opera House, le 14 décembre 1918. Il comporte Il Tabarro, Suor Angelica, et Gianni Schicchi. Le premier sur un livret de Giuseppi Adami d'après la pièce La Houppelande de Didier Gold, raconte l’histoire de Michele, propriétaire d'une péniche amarrée dans Paris, qui surprend sa femme Giorgetta dans les bras du marinier Luigi. Les deux amants sont en train de prendre des dispositions pour fuir ensemble. Michele devance leur rendez-vous, accueille Luigi et le frappe du poignard qu'il dissimulait sous sa houppelande. Le second, sur un livret de Giovacchino Forzano nous transporte au XVIIe siècle, dans un cloître où les nonnes vivent paisiblement. Là, une princesse vient annoncer à sa nièce, la sœur Angélique, que son enfant est mort. Elle ne survivra pas à cette révélation. Le dernier, enfin, sur un livret de Giovacchino Forzano d'après la Divine Comédie de Dante (Chant XXX de l'Enfer) nous conte l’histoire du vieux Buoso Donati qui vient de mourir, léguant par testament tous ses biens au clergé. Sa famille affolée fait appel à Gianni Schicchi, lequel, alors que le décès n'est pas encore connu, imagine de se substituer au défunt pour dicter au notaire un nouveau testament. Il en profite pour s'attribuer les biens du disparu. Le chef d’orchestre Julian Reynolds peut se féliciter de donner un spectacle cohérent, réussissant surtout à passer d’un registre à un autre avec une certaine aisance. Décors et costumes sont judicieusement choisis et ne dérangent pas le déroulement de l’action. Surtout l’interprétation d’Alberto Mastromarino, d’Amarilli Nizza et de Rubens Pelizzari dans les différents rôles est là aussi une grande réussite. Du drame à l’opéra bouffe, du tragique au comique, ce DVD parvient à offrir un spectacle qui, malgré quelques défauts mineurs, a le mérite de l’unité dramatique et stylistique.
Yannick Rolandeau Disponible sur | |
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