Dialogues des Carmélites est un opéra en trois actes, sur un livret d'Emmet Lavery, basé sur la pièce de Georges Bernanos. Il fut créé le 26 janvier 1957 à la Scala de Milan. Les Dialogues des Carmélites est la seule pièce de théâtre écrite par Georges Bernanos. Ils sont inspirés par le livre de Gertrude von Le Fort, La Dernière à l’échafaud, lui-même inspiré de l’épisode historique du martyre des bienheureuses carmélites de Compiègne, à la fin de la Terreur, sur la place du Trône (devenu place de la Nation). L’action se déroule à Paris et au couvent des carmélites de Compiègne, au début de la Révolution française. L’héroïne est une jeune aristocrate, Blanche de la Force, venue se réfugier au couvent à la fois par terreur et par besoin de dépassement de soi. Blanche, novice au couvent, travaille dans une cour en compagnie d’une autre jeune religieuse, Constance de Saint-Denis. Le bavardage insouciant de Constance irrite Blanche qui lui reproche sa bonne humeur alors que la prieure est gravement malade. Constance propose que Blanche et elle-même offrent leur vie pour celle de la prieure, mais Blanche rejette violemment cette idée. Constance lui confie qu’elle croit que toutes les deux vont mourir jeunes et le même jour. Devant l’ampleur des troubles, le Chevalier de la Force s’apprête à quitter le pays et se rend en secret au couvent pour faire ses adieux à Blanche. La prieure demande à Mère Marie d’assister à l’entretien de Blanche et de son frère. Le chevalier supplie sa sœur de quitter le couvent pour sa sécurité et lui demande de retourner chez son père. Il l’accuse de rester au couvent par peur, ou par peur de la peur. Blanche maintient qu’elle dépend désormais de la volonté de Dieu ; elle lui demande de respecter son état de religieuse et le combat qu’elle mène à sa façon. Mais sitôt le chevalier parti, l’assurance de Blanche s’écroule et Mère Marie doit la soutenir pour sortir. Sans doute que le français est une langue difficile mais là, le défaut de diction s’entend trop pour ne pas être remarqué. Bien peu de chanteurs sont intelligibles. La direction de Riccardo Muti est par contre, puissante et structurée. Anja Silva (Madame de Croissy) et Dagmar Schellenberger se montrent particulièrement convaincantes. Scéniquement, le spectacle donné en février 2004, au téatro degli Arcimboldi à Milan, est superbe. Les éclairages rasants, frontaux, latéraux, aiguisent les contrastes inquiétants, entre lumière et gouffres obscurs. Une version donc intéressante malgré des problèmes de diction…
Yannick Rolandeau Disponible sur | |
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