Mark Wigglesworth poursuit son intégrale des symphonies de Dimitri Chostakovitch avec ce volume comprenant les opus 70 et 112. La Symphonie N°9 datant de 1945 devait être aussi grandiose que celle de Beethoven. « Tout compositeur s’engageant dans la composition de sa 9ème, nous dit Mark Wigglesworth, a ressenti la pression de faire face à l’attente particulièrement exigeante du public. Dans le cas de Chostakovitch, le poids se faisait plus lourd encore. Il avait décrit une telle souffrance dans ces deux symphonies de guerre précédentes qu’on s’attendait en général, devant la défaite imminente de Hitler, qu’une trilogie de ces pièces soit terminée avec une composition victorieuse aux proportions épiques et triomphantes adéquates ». Bien évidemment la partition du compositeur russe fut toute autre et en déconcerta plus d’un. La Symphonie N°12 en ré mineur « l’Année 1917 » datant de 1961 fut composée pour la célébration du 22ème congrès du Parti communiste et satisfaire ainsi ses dirigeants. « J’ai commencé avec un certain but créateur, précise Chostakovitch, et j’a i fini avec un modèle complètement différent. Je n’étais pas capable de réaliser mes idées. Vous voyez combien il est difficile de donner l’image de chefs et de maitres enseignants avec la musique ». A la tête de l’orchestre philharmonique de la radio néerlandaise, Mark Wigglesworth utilise les couleurs de ces partitions avec un savoir faire indéniable. Mais la tension n’est pas toujours au rendez-vous, notamment dans la neuvième. Néanmoins, l’ensemble respecte l’équilibre des pupitres avec force et précision. Un bel enregistrement stéréo et multicanal.

Jean-Jacques Millo

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