Le nom de Meyerbeer est associé à une foule de clichés comme étant du grand opéra, pompeux, long, ennuyeux. Il a quasiment disparu des scènes lyriques. Né à Berlin le 5 septembre 1791 et mort à Paris, le 2 mai 1864, Meyerbeer est issu d’une riche famille de Berlin. Il étudie avec Lauska et Clementi, puis avec Zelter et Anselm Weber pour la composition. Ses premiers opéras sont un échec, à Berlin comme à Vienne. En 1816, il se rend en Italie, où il a la révélation de la musique de Rossini. Il écrit six opéras italiens, dont le dernier, Il Crociato in Egitto, représenté à Londres puis à Paris, lui assure la célébrité dans toute l’Europe. En 1827 Meyerbeer commence une fructueuse collaboration avec Scribe. Leur première œuvre commune, Robert le Diable, est créée à Paris en 1831 avec un immense succès. Avec les six autres œuvres écrites, Meyerbeer a fixé pour longtemps les canons du « grand opéra » et s’est assuré le prééminence dans ce genre : le jeune Wagner l’imitera avant de s’en affranchir ; Verdi lui-même devra se soumettre aux règles dramatiques qu’il avait fixées. Pourtant, après sa mort, sa renommée est éclipsée, par Wagner notamment, et ses œuvres ont peu à peu disparu du répertoire. On avait la version de référence chez Decca avec Joan Sutherland et Richard Bonynge comme chef d’orchestre. Voilà la version DVD avec les deux mêmes interprètes puisqu’il s’agit d’une interprétation lumineuse et sans concurrence possible. Certes, on peut préférer la version en compact disque, mais Joan Sutherland domine de bout en bout cette interprétation où les décors et les autres interprètes sont parfaitement en osmose avec le reste. On est dedans comme on dit. Une interprétation qui rend justice à la partition et qui tente vaille que vaille de la défendre en effectuant un travail éblouissant.

Yannick Rolandeau

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