Opus Haute Définition e-magazine

Angelin Preljocaj

Choreography

Opus Arte OA 0981 A, Codaex Distribution

DVD stéréo

Pour ceux qui ne le connaissent pas, Angelin Preljocaj est né dans une famille d’immigrés albanais en 1957 et a reçu une formation de danseur en France avant de suivre les cours de Merce Cunningham à New York en 1980. C’est en 1982 qu’il rejoint la compagnie de Dominique Bagouet et il crée deux ans plus tard son premier ballet Aventures coloniales. Ce DVD représente deux spectacles chorégraphiques contemporains d’Angelin Preljocaj. Le premier ballet est assez carabiné et s’intitule MC14/22 – « Ceci est mon corps », titre faisant référence au chapitre 14, verset 22 de l’évangile selon saint Marc. Le second ballet s’intitule Le songe de Médée et est inspiré bien évidemment par la saga des Argonautes de la mythologie grecque. Avec une musique contemporaine d’une grande laideur, les chorégraphies d’Angelin Preljocaj jouent sans cesse sur la désarticulation, où les danseurs doivent se contorsionner dans des postures grotesques, le tout dans des décors totalement vides ou cliniques (comme les lits superposés sous la forme de tubulures). Au fur et à mesure, l’on se demande quelle peut être la beauté d’un tel spectacle, outre l’éternel refrain ou dogme du « toujours nouveau » ou du « toujours original » qu’on peut nous asséner pour avoir osé manquer le dernier train de la créationnite aigüe subventionnée et sans cesse géniale qui s’empare fougueusement des artistes contemporains. On a l’impression que l’auteur a accumulé l’ennui et la laideur car l’on n’a nulle envie de revoir ses deux spectacles. Il faut voir par exemple comment l’un des danseurs entoure un second danseur de papier collant ou de ruban adhésif avant de l’embarquer. Oui et alors ? Le second ballet est un peu plus aéré même si l’on a l’impression d’un spectacle ascétique, histoire de bien vous faire ressentir l’ennui et toute la vacuité que « l’artiste » y a mis en le concevant. Sur ce point, c’est réussi et voilà un DVD qui, c’est selon, vous fera hurler d’horreur ou vous assommera d’ennui. Les fabricants de somnifères risquent de faire faillite.

Yannick Rolandeau

Disponible surCodaex
Visuel