Le label audiophile Tacet dont les premiers Super Audio CD sont maintenant distribués en France, choisit pour son enregistrement Mozart, non pas de mettre sur la pochette un portrait ou la photo d’un buste du compositeur, ni même celle des interprètes, mais une lampe, un tube cher aux amateurs de HiFi des années soixante et aux mélomanes exigeants d’aujourd’hui. Mettant en avant la technologie, le label allemand nous invite à savourer les bienfaits de ces tubes qui rendent le message sonore plus chaleureux et donc moins agressif que ce que le CD et sa technologie PCM délivrent en général. Seulement voilà, une question se pose. Pourquoi avoir choisi le support Super Audio CD sans utiliser sa technologie d’enregistrement DSD ? Avec des amplifications à tubes ou des micros du même genre, en Direct Stream Digital la restitution sonore eut été nettement plus convaincante. C’est fort dommage car nous aurions pu goûter à des basses plus riches, plus profondes, des hautes fréquences plus claires, plus limpides. Cela dit, pour en finir avec cette partie technique, si vous voulez vraiment vous immerger dans l’enregistrement à tubes en pur DSD stéréo ou multicanal, tournez-vous vers le label français Lyrinx et son fondateur René Gambini qui offrent depuis déjà plusieurs années des Super Audio CD souvent miraculeux. Côté artistique, ce disque magnifique nous apporte une nouvelle vision de la fameuse Petite Musique de Nuit du compositeur autrichien. Avec les trois Divertimenti KV 136. 137. 138. qui suivent, le parcours est un sans faute. Défendu par un ensemble Polonais d’une verve exemplaire aux phrasés souples, à l’articulation élégante, voici encore un bel hommage à Mozart à ne pas rater. Jean-Jacques Millo |