Né en Allemagne en 1966, Christoph Maria Wagner étudia le piano avec Klaus Oldemeyer, la composition avec Krystof Meyer et la direction d’orchestre avec Volker Wangenheim. C’est dès l’âge de quinze ans qu’il compose, pour un résultat qui ne le satisfait pas. Alors, cent fois sur le métier tu remettras ton ouvrage, notre pianiste trouve sa voie avec un système de composition arithmétique qui le mènera bientôt à composer un premier cahier de cinq études qu’il complètera en 1992. Puis c’est un second qui verra le jour deux ans plus tard, en 1994. Avec un total de dix études, Wagner fait montre d’un sens de la composition solide et rigoureux. Il est vrai que composer aujourd’hui pour le piano n’est pas chose facile. Néanmoins, Wagner se réclame d’une tradition dont les grandes figures que sont Mendelssohn, Chopin, Liszt, Busoni et Rachmaninov représentent un exemple. L’enregistrement qui nous occupe ici nous invite à découvrir une musique dont l’intérêt n’est pas le moindre atout. Le programme débute avec le premier cahier de cinq études évoqué plus haut, datant des années 1990-92, suivit par Chromatomanie de 1995-96. Puis c’est le second cahier d’études de 1993-94 et enfin, avec le pianiste Thomas Nombaur, « Vier bis fünf Geister » dont la composition remonte à l’année 2001. A la fois austère et évocateur, le discours pianistique de Christoph Maria Wagner s’inscrit dans une démarche compositionnelle où l’héritage du passé trouve sa juste place. Mais que l’on ne s’y trompe pas. La musique est bien là au rendez-vous, sans être occultée par des calculs mathématiques stériles. Ce qui aujourd’hui est certainement un gage de talent.

Jean-Jacques Millo

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