Pour le troisième volume de ce qui s'annonce comme une probable intégrale des symphonies de Joseph Haydn en Super Audio CD, Adam Fischer propose deux "londoniennes" et une ouverture. Le musicologue Marc Vignal souligne néanmoins avec pertinence que "pour diverses raisons, les éditions des symphonies "londoniennes" d'usage courant au XIXème siècle et dans la première moitié du XXème n'eurent parfois que peu de rapport avec ce que Haydn avait vraiment écrit. Il s'agissait, dans certains cas, de vulgaires fautes d'impression transmises de génération en génération, mais, dans d'autres, de falsifications volontaires gommant certaines audaces ou censées répondre à l'évolution du goût". Aujourd'hui, les avancées musicologiques liées à la recherche de vérité historique notamment dans le domaine baroque et classique ne peuvent plus entraîner pareil dérapage et c'est bien évidemment dans cet esprit que l'enregistrement qui nous occupe ici nous offre les symphonies N°97 en ut majeur et N°102 en si bémol majeur ainsi que l'ouverture "L'Anima del filosofo ossia Orfeo ed Euridice". A la tête de l'Österreichisch-Ungarische Haydn Philharmonie, Adam Fischer trouve des sonorités idéales au sein de phrasés idoines, mais l'ensemble de l'interprétation laisse sur sa faim par manque de ferveur habitée. Le discours musical, même s'il demeure plaisant, se déroule alors avec une certaine nonchalance déplacée. Attendons la suite...

Jean-Jacques Millo

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