Il va être difficile de rivaliser avec la version de Riccardo Muti reparue récemment chez Brilliant Classics (voir Opus Haute Définition N°28) avec dans les rôles Giorgio Zancanaro, Cheryl Studer, Chris Merritt. Et surtout à un prix défiant toute concurrence ! En 1855, l’opéra Les Vêpres siciliennes fut traduit et déguisé sous le titre Giovanna di Guzman dans le but de contourner la censure italienne. L'œuvre fut donnée la première fois au Teatro Regio de Parme le 26 décembre 1855. Le livret est d’Eugène Scribe et Charles Duveyrier. Les Vêpres siciliennes prend place au XIIIème siècle au moment de l’occupation française de la Sicile. Sur la place centrale de Palerme, les troupes françaises victorieuses et les siciliens se surveillent. Elena a prié pour son frère, exécuté par un patriote sicilien. Lorsqu’elle traverse la place, un soldat français lui demande de chanter, mais son chant ne fait qu’énerver les siciliens qui se ruent sur les soldats français mais reculent à l’arrivée de Montforte, le gouverneur. C’est alors qu’entre en scène Arrigo, un sicilien qui sort de prison et veut parler à Elena. Monforte va essayer de le convaincre de se joindre aux forces françaises… La version scénique offerte ici est signée par Pier Luigi Pizzi février 2003 au théâtre Verdi, à Busseto et elle n’est pas déshonorante. Loin de là. Mais la mise en scène et les décors mélangent le minimalisme (beaucoup de tissus !) et l’intrusion des chanteurs et des chanteuses hors de la scène proprement dit, ce qui n’est pas forcément du meilleur effet avec un opéra de Verdi. Si cet opéra n’est pas l’un des plus captivants de Verdi, il peut être passionnant avec des chanteurs et des chanteuses totalement investis par leur rôle. On a ici une interprétation qui reste correcte sans être exceptionnelle.

Yannick Rolandeau

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