Opus Haute Définition e-magazine

G. Rossini

L’Italienne à Alger

Marianna Pizzolato, Marco Vinco, Maxim Mironov, Bruno de Simone. Orchestre du théâtre communal de Bologne. Donato Renzetti (dir)

Dynamic 33526, Codaex Distribution

2 DVD stéréo / DTS

Voilà une (autre) Italienne à Alger avec des costumes et une mise en scène de l’homme de théâtre fort connu Dario Fo. Opéra en deux actes, premier opéra-comique que Rossini écrivit peu après Tancredi, L’Italienne à Alger raconte l’histoire d'Isabella, une Italienne partie en Algérie pour rendre la liberté à son amant, Lindoro, qui est devenu esclave d'un homme de grande importance dans le pays, Mustafa. L'héroïne tente aussi de réunir Mustafa avec sa femme, Elvira. Cet opéra, écrit en 1813 pour le théâtre San Benedetto de Venise, est considéré comme la première comédie « développée » de Rossini puisque ses opéras précédents sont assez courts et ne contiennent souvent qu'un seul acte, tels que « La scala di seta», « Il Signor Bruschino », « La cambiale di matrimonio… » A ce titre, l’opéra est plus intéressant et développé que les précédentes oeuvres de Rossini. Il faut avouer que la direction orchestrale de Donato Renzetti est assez molle et ce dès l’ouverture, ce qui est un sacrilège envers Rossini dont les ouvertures notamment sont pétillantes à souhait. De plus, on a bien du mal à croire aux costumes et aux décors, Dario Fo s’amusant à placer des animaux un peu partout dans l’opéra (des êtres humains déguisés en animaux, rassurez-vous ! ) histoire d’amuser sans doute la galerie mais cela fait plus enfantin qu’autre chose. Et cela lasse vite. On voit bien les subterfuges que l’on emploie pour créer un dynamisme factice et pour faire léger (Rossini oblige !). Bref, toute cette production a du mal à décoller. Pour cela, les chanteurs, malgré un certain manque de conviction dans leur interprétation, ne s’en sortent plutôt pas mal. Marianna Pizzolato, Marco Vinco, Maxim Mironov, Bruno de Simone parviennent non sans mal à redonner une certaine vigueur à cette production qui débutait fort mal. Le problème est d’arriver jusqu’au bout et là, on ne peut rien promettre.

Yannick Rolandeau

Disponible surCodaex
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