Opus Haute Définition e-magazine

George Gershwin

Concerto pour Piano en fa majeur. Rhapsody in Blue. Ouverture Cubaine

Jon Nakamatsu (piano). Rochester Philharmonic Orchestra. Jeff Tyzik (direction)

Harmonia Mundi HMU 807441, Harmonia Mundi Distribution

Super Audio CD hybride stéréo/multicanal

Ne nous y trompons pas, le Jazz et la Rhapsody in Blue de George Gershwin ne sont pas du même monde. Certes, quelques accents jazzy se retrouvent dans l’œuvre du compositeur américain. « Une sorte de juxtaposition – d’ailleurs élégante et concise – de formules pianistiques issues de la musique populaire américaine et d’un traitement orchestral relevant de la ‘variété’ », nous dit François-René Tranchefort. Mais l’essentiel de l’œuvre est ailleurs, dans l’orchestration notamment qui n’est pas de la main de Gershwin, mais de celle d’un autre compositeur nommé Ferde Grofé, l’auteur de la suite « Grand Canyon ». Créée en février 1924 à New-York, la partition originelle pour Jazz-Band fit sensation et il fallut attendre deux ans pour qu’en 1926 on puisse entendre la version avec orchestre symphonique. Le Concerto pour Piano en fa majeur est le fruit d’une commande de l’Orchestre Symphonique de New-York. Créé en 1925 il enthousiasma les foules malgré l’avis mitigé de la critique. L’ouverture Cubaine date, quant à elle, de 1932. L’œuvre fut composée en souvenir d’un voyage à la Havane que Gershwin effectua alors. Faisant appel aux percussions typiques du pays (maracas, bongos, etc…) l’œuvre demeure anecdotique et prouve une fois de plus que Gershwin est un compositeur quelque peu surestimé. Le pianiste californien Jon Nakamatsu prend à bras le corps la Rhapsody in Blue et déploie un toucher admirable aux couleurs flamboyantes. A la Tête de l’Orchestre Philharmonique de Rochester, Jeff Tyzik offre à son soliste un soutien tout aussi coloré. Le Concerto en fa et la Suite Cubaine sont alors transcendés par une ivresse bienvenue. Voici donc un excellent SACD en pur DSD, vivifiant et jubilatoire.

Jean-Jacques Millo

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